Une nouvelle liste de 63 terroristes, dont deux candidats à des attentats suicide (kamikazes), et trois ressortissants libyens du Groupe islamique combattant libyen (GICL), a été arrêtée par les services de sécurité à quelques semaines seulement des élections législatives, selon des sources sûres. De leurs vraies identités, les deux kamikazes potentiels sont Youcef Ben Tayeb, alias Oussama Abou Sofiane, et Aziz Hatem, alias Abou Zoubir Abou Youcef, alors que les trois ressortissants libyens, se trouvant en territoire algérien pour perpétrer des attentats terroristes, sont connus par leurs pseudonymes Abou Mouhadjer, Abou Mounhader et Abou Sakhr. Des enquêtes sont menées par les services de sécurité pour dévoiler leurs véritables identités. Ces terroristes tenteraient de perpétrer des attentats spectaculaires, notamment à Alger, à la recherche d'une médiatisation à même de «faire de l'ombre» à la campagne électorale des prochaines législatives, notamment après l'interdiction signifiée au parti dissous, soutenu par certains pays du Golfe, de revenir sur la scène politique. Les trois Libyens du GICL ne sont pas les premiers à être signalés sur le territoire national puisque d'autres ont été arrêtés par l'Armée nationale populaire (ANP) et les forces de sécurité dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Des éléments de l'organisation terroriste libyenne, dont est issu Abdelhakim Belhadj, devenu «chef des combattants de Tripoli», aile armée du Conseil national de transition (CNT) lors du conflit armé contre Mouammar Kadhafi, étaient entrés, en Algérie, bien avant le déclenchement de la guerre dans ce pays. Cependant, et durant le conflit, les tentatives de ces «djihadistes» libyens, qui voulaient imposer à l'Algérie le sort réservé à la Libye, se sont multipliées. Ainsi, près de 15 000 Libyens, dont des contrebandiers, sont entrés, en Algérie, durant le conflit, avant d'être arrêtés par les forces de sécurité. Des dizaines parmi eux avaient, rappelle-t-on, été pris en flagrant délit de tentative d'introduction d'armes et de munitions à partir du sol libyen vers les maquis du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, ou «Aqmi»). De la contrebande de la drogue à celle des armes Les mêmes chemins utilisés pour le trafic de stupéfiants, avant le conflit armé, sont empruntés par des contrebandiers d'armes, libyens et égyptiens, ainsi que des membres du GICL, pour le transport d'armes de Libye vers l'Algérie et l'Egypte. Des témoignages de contrebandiers font état d'achats de fusils d'assaut au prix de 2 300 dinars libyens (170 dollars américains) la pièce, pour les revendre à 2 300 dollars américains. La route menant de la région d'El Mordj (94 km à l'est de Benghazi) aux frontières égyptiennes n'était, mystérieusement, pas surveillée par les «combattants» du CNT libyen, «comme au début de la révolution», est-il noté. «Ça sert à quoi de continuer de faire dans le trafic de stupéfiants, en Libye, puisque celui des armes, favorisé par le conflit armé, est plus rentable financièrement ?» s'est demandé un contrebandier libyen, converti dans la «commercialisation» d'armes et de munitions. Des missiles sol-air, présentant une véritable menace sur l'aviation civile, font partie des lots d'armes lourdes volées de casernes militaires libyennes par les «combattants» du CNT et contrebandiers, avant de tomber entre les mains de l'«Aqmi», selon les craintes exprimées par des responsables de pays pourtant engagés dans la guerre contre le régime de Mouammar Kadhafi. La France, qui fait partie des pays soutenant le conflit armé, avait même parachuté des armes et munitions sur le sol libyen, tandis que plusieurs pays, dont l'Algérie, avaient exprimé leurs craintes de voir les armes, circulant lors de la «rébellion» armée, tomber entre les mains de l'organisation terroriste d'Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, actuel «émir» national de l'«Aqmi». Un envoyé d'une organisation non gouvernementale (ONG) faisait état de la présence, en Libye, avant le conflit armé, de 200 000 missiles sol-air, constatant de visu le vol d'une partie importante de cet arsenal de guerre, tandis que le chef du CNT libyen, Mustapha Abdeljalil, a minimisé les craintes, évoquant 20 000 missiles du genre. Au niveau des frontières algéro-libyennes, les saisies d'armes et munitions, par l'ANP, se sont multipliées. Les militaires ont, rappelle-t-on, réussi à intercepter, à Djanet, deux véhicules bourrés d'armes. C'était en décembre dernier. Ce n'était pas la première opération réussie puisque d'autres lots d'armes et munitions avaient été interceptés par des patrouilles de l'ANP. Les combattants du GICL tenaient à transférer des lots importants de matériel de guerre à leur «allié», le GSPC, ou «Aqmi». Comme pour les armes, l'organisation terroriste libyenne d'Abdelhakim Belhadi devenu, mystérieusement, allié de certains pays occidentaux dans le conflit armé en Libye, chercherait à renforcer, en sol algérien, les effectifs de l'«Aqmi», dont feraient partie les trois terroristes libyens activement recherchés par les services de sécurité algériens.