Les ministres des Affaires étrangères du groupe des 5+5 ont décidé dans une déclaration finale, à l'issue de leur réunion hier à Rome, de raffermir le dialogue en Méditerranée occidentale. En s'appuyant sur l'acquis de «l'expérience unique» que les pays du dialogue des 5+5 ont développé dans le domaine sécuritaire, en particulier à travers les rencontres des ministres de la Défense et de l'Intérieur, les ministres appellent à «la poursuite du travail dans les domaines prioritaires de la lutte contre le terrorisme et les organisations criminelles et les trafics illicites». Ils ont convenu, à cet égard, de «renforcer la coopération en tenant compte des nouveaux défis», allusion à la situation dans la région du Sahel, estimant qu'une «attention particulière» doit être accordée au thème migratoire dans «une approche globale qui prenne en compte les dimensions du développement, de la mobilité légale et de la lutte contre les flux illégaux». A ce sujet, ils ont plaidé pour la reprise et la relance du travail de la Conférence des ministres de l'Intérieur du groupe des 5+5 dont la dernière rencontre a eu lieu à Venise en 2009, et la prochaine aura lieu en Algérie, selon la déclaration. Les ministres ont également convenu d'élargir le dialogue à d'autres domaines de coopération, tels que la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique, l'environnement, le commerce et les transports. Evoquant l'Union pour la Méditerranée (UPM), les ministres ont convenu de la nécessité de promouvoir sa «vocation spécifique» à l'impulsion de projets d'utilité commune. «Conscients de la rareté de sources de financements», ils ont constaté que «la recherche en cours de nouveaux mécanismes de financement dans la région pourra contribuer à la concrétisation de ces projets». Soulignant «l'importance» de la complémentarité entre l'UPM et le groupe des 5+5, les ministres ont rappelé leur «attachement» à la poursuite des efforts de l'Union européenne en faveur des pays du sud de la Méditerranée. S'agissant des bouleversements dans certains pays de la rive sud de la Méditerranée, les ministres ont fait part de leur «grande satisfaction face aux changements historiques» intervenus, en 2011, dans les pays arabes et aux réformes démocratiques entreprises dans d'autres pays. «Ce Printemps arabe aura besoin de l'appui de toute la communauté internationale pour permettre aux nouveaux gouvernements issus des urnes de mener à bien le processus de transition démocratique devant aboutir à l'instauration d'un Etat de droit respectueux de toutes les libertés et de répondre positivement aux aspirations légitimes des peuples de la région à un avenir meilleur avec davantage de liberté et de justice», selon la déclaration. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a représenté l'Algérie à cette rencontre. Outre l'Algérie, ont pris part à cette réunion la Libye, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, l'Espagne, la France, l'Italie, le Portugal et Malte.