Aucune autorisation d'exploitation de l'activité transport n'a été délivrée par la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac) depuis août dernier. «L'activité transport a été gelée en août 2011 d'une manière momentanée, en raison du nombre important de dossiers déposés à la Cnac et à l'Ansej», a affirmé, hier, M. Ali Zanoun, directeur central à la Caisse de chômage, sur les ondes de la Radio nationale. Cette mesure intervient au moment où une anarchie totale règne dans ce secteur, renforcée par un vent de contestation soulevé par les transporteurs. Selon le syndicat des transporteurs, plus de 1 500 promoteurs, ayant bénéficié d'un crédit dans le cadre de la Cnac ou l'Ansej, ont gelé leur activité durant la période allant de 2009 à 2011, alors que 11 000 autres ont décidé de se passer de leurs chauffeurs et assurer le travail eux-mêmes «car l'activité n'est plus rentable». M. Zanoun justifie la nouvelle mesure par le grand nombre de demandes. «Nous sommes en train d'étudier au cas par cas, notamment pour les régions du sud du pays. Il y a un manque dans le transport frigorifique à Tindouf, Tamanrasset et Adrar. Dans les jours qui viennent, nous allons autoriser les chômeurs de ces régions à investir dans ces créneaux», a-t-il annoncé, ajoutant que, hormis cette activité rentable, «toutes les activités sont encouragées par la Cnac». Contacté par nos soins hier, le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), M. Hadj Tahar Boulenouar, a souligné que le malaise des transporteurs est le résultat d'une absence de stratégie et d'organisation dans l'octroi des lignes, reflétée à travers une surcharge dans certaines localités et une absence totale des moyens de transport dans d'autres. «Notre organisation a interpellé à maintes reprises les instances concernées pour pallier ce déséquilibre». Le président de la Fédération nationale des transporteurs privés (FNTP), Abdelkader Boucherit, avait, pour sa part, exprimé sa colère contre le rythme effréné dans l'attribution de nouvelles autorisations d'exploitation des lignes. Il a estimé que l'octroi de nouvelles autorisations se fait sans que les directions de wilaya prennent en considération les besoins réels exprimés. «Alors que des lignes souffrent de manque, voire d'absence flagrante de moyens de transport, d'autres sont saturées, à telle enseigne que l'anarchie est devenue quasi quotidienne et dépasse tout entendement», avait dénoncé le président de la FNTP. Il avait affirmé, dans ce contexte, que certaines localités rurales ne disposent toujours pas de transport de voyageurs. Et pour cause, la tutelle tarde à mettre en place un plan national des transports tel qu'il a été proposé par le syndicat. 18 490 micro-entreprises et 40 000 postes d'emploi créés en 2011 Avec la création de 18 490 micro-entreprises en 2011, la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac) a largement dépassé ses prévisions, a déclaré, hier, M. Ali Zanoun. «Ce résultat satisfaisant a été possible, a-t-il expliqué, grâce aux facilitations et allègements accordés par le Conseil des ministres en février 2011, pour booster les jeunes chômeurs.» Le nombre d'emplois créés directement est, également, important, soit 40 000 postes, à raison de deux à trois emplois par micro-entreprise. Selon le même responsable, la Cnac a déboursé 14 milliards DA en prêts non rémunérés accordés aux créateurs de micro-entreprises. «C'est une partie du financement, puisque la micro-entreprise est financée triangulairement : 70% par la banque, 28 à 29% par la Cnac et 1 à 2% par le promoteur lui-même. Un accompagnement est toutefois assuré par la Cnac, en passant par une étude pour évaluer la rentabilité du projet. La même instance intervient aussi auprès des banques, lorsque les bénéficiaires de crédit font face à des difficultés exceptionnelles pour rembourser leurs crédits bancaires. «Si au bout d'une troisième échéance, un promoteur n'arrive pas à rembourser son crédit bancaire, son dossier est transmis au fonds de garantie», a souligné M. Zanoun, ajoutant que sur le nombre de dossiers retenus, 670 promoteurs uniquement n'ont pas pu rembourser leurs crédits, soit 1% de l'ensemble des micro-entreprises créées depuis 2005. A noter enfin que la Cnac sera présente au Salon national de l'emploi, dont l'ouverture est prévue demain à Alger, auquel prendra part une centaine de micro-entreprises.