L'Algérie, comme bien d'autres pays dans le monde, n'échappe pas au phénomène de la délinquance des jeunes, dont certains sont même des récidivistes. Selon les spécialistes en la matière, c'est un problème grave parce que, d'une part, les délinquants causent un tort inestimable à leurs victimes, et de l'autre, ils sont appelés à devenir les adultes criminels de demain. Un bilan enregistré par la Gendarmerie nationale (GN) en 2011, sur la base de statistiques démontre une nette augmentation de ce problème. Une augmentation alarmante a été enregistrée sur le nombre des crimes commis par les mineurs des deux sexes en l'an 2011, soit 3281 mineurs arrêtés, dont 141 de sexe féminin. Le constat est d'autant plus alarmant, selon la GN, que ces derniers sont tous âgés de moins de 18 ans, et dans la dérivation, notamment en milieu rural et en zones suburbaines. Les bilans les plus lourds qui ont été enregistrés en matière d'affaires liées aux agressions et viols par ces mineurs, qui sèment la terreur, mettent la wilaya d'Alger au premier rang avec 260 cas, suivie de Sétif avec 199 cas et de Tipasa avec 189. Selon un bilan définitif, rendu public hier, de la cellule de prévention de la GN, ces délinquants développent un comportement violent et ne reconnaissent aucune autorité, familiale soit-elle ou judiciaire. Aujourd'hui, l'Algérie s'est retrouvée confrontée à un grand problème de délinquance juvénile qui ne cesse d'augmenter. Les statistiques démontrent que les problèmes socioéconomiques tels le chômage, la pauvreté et la déperdition sont toujours la cause de la délinquance juvénile, précisant que cette dernière existe depuis l'époque coloniale. 351 adolescents dont 111 filles maltraités par des adultes Concernant les 3284 affaires qui ont été traitées par la GN durant l'année 2011, elles comprennent les coups et blessures volontaires (CBV), avec 696 cas, les vols (894), l'immigration clandestine (187), l'association de malfaiteurs (102), le trafic de drogue (103), l'homicide volontaire (21), l'atteinte à la pudeur et le viol (18), le trafic de monnaie et la fraude (6) et la débauche avec 2 cas. La GN a également procédé durant cette même année aux contrôles et suivis des comportements des personnes suspectes y compris les mineurs, «victimes ou auteurs» de toute infraction. Selon les données fournies par la GN, «ces mineurs sont engagés dans la délinquance à un âge très avancé, contrairement aux années précédentes, devenant un danger potentiel pour la société, car ils sont également victimes de la même forme de violence, morale, sexuelle ou sentimentale». L'une des raisons à l'origine de l'augmentation du taux des mineurs délinquants est le manque d'éducation des parents, la déperdition scolaire et l'absence d'une politique de prévention, au risque de voir augmenter leur chiffre et la société confrontée dans le futur à de véritables criminels. Certaines wilayas plus touchées que d'autres Comme précisé précédemment, Alger, Tipasa et Sétif viennent en tête des wilayas où cette délinquance est plus souvent constatée. Les autres ne sont pas pour autant épargnées, puisque Tamanrasset enregistre 129 affaires de délinquance, Blida (109), Tlemcen (104), Médéa (118), Oran (136) et Mila (189). Dans les autres régions d'Algérie, ces cas varient entre 2 et 110 cas de figure où les mineurs sèment la peur. Selon la GN, ces enfants sont aussi victimes des mêmes délits et crimes. En effet, 351 mineurs, dont 240 garçons et 111 filles, sont, annuellement, maltraités par des adultes, mais aussi des mineurs initiés à la chose. Les wilayas les plus touchées dans ce contexte sont Mila, avec 82 cas, Alger (72) et Batna (23), où ces mineurs constituent une proie facile pour les criminels. Six formes principales de violence sont énumérées, les coups et blessures volontaires, avec 133 cas, le vol (27), le viol (16), l'association de malfaiteurs (6), la prostitution (4), le meurtre avec préméditation (5) et le détournement de mineurs à des fins de prostitution et de proxénétisme (160).