Une hausse sensible est enregistrée concernant l'implication des jeunes délinquants dans le trafic d'armes et de munitions avec 44 cas, alors que le nombre ne dépassait pas 29 mineurs durant l'année 2009. Une étude réalisée par la Gendarmerie nationale sur le phénomène de la délinquance juvénile démontre que ses unités ont procédé, durant l'année 2010, à l'arrestation de 2 707 mineurs âgés de moins de 18 ans pour différents types d'infractions dont le crime organisé. Selon l'étude, près de 4% des mineurs arrêtés sont impliqués dans le trafic d'armes et de munitions et près de 10% dans les associations de malfaiteurs. D'après les statistiques, les unités de la GN ont constaté 1 977 affaires de criminalité, où sont impliqués les mineurs, pendant l'année 2010 contre 2 268 affaires en 2009 et 2 535 affaires en 2008. Le rapport tire la sonnette d'alarme en précisant qu'“entrant très tôt dans le monde de la criminalité, les délinquants mineurs constituent des criminels potentiels dangereux s'ils ne sont pas pris rapidement en charge”. Malgré une baisse enregistrée par rapport à l'année dernière, l'étude souligne une hausse sensible concernant l'implication des jeunes délinquants dans le trafic d'armes et de munitions avec 44 cas alors que le nombre ne dépassait pas 29 mineurs durant l'année 2009. La délinquance juvénile est pratiquement dominée par le vol en 2010. Les unités de la GN ont procédé à l'arrestation de 2 707 mineurs dont 634 impliqués dans les vols et 468 autres dans des affaires de coups et blessures volontaires (CBV). Selon l'étude, 1 102 jeunes délinquants ont été arrêtés pour vol suivi des CBV qui demeurent les infractions principales avec plus de 42% de l'ensemble des affaires enregistrées. “Cela s'explique par le fait que le jeune délinquant est très violent et cherche à combler ses besoins par tous les moyens”. Pour les 16-18 ans, on peut remarquer une assez forte concentration sur les attentats aux mœurs. 22% des mineurs sont impliqués dans des affaires d'attentat à la pudeur, soit 224 mineurs arrêtés en 2010. Par ailleurs, plusieurs jeunes délinquants sont impliqués dans des affaires liées au crime organisé. “Les mineurs sont généralement utilisés dans des affaires ayant une relation avec le crime organisé” telles que la commercialisation, la détention et l'usage de stupéfiants où 98 mineurs impliqués sont recensés ainsi que la contrebande et le trafic d'armes et munitions. Les réseaux criminels se composent de plus en plus de mineurs. 201 mineurs impliqués ont été arrêtés pour appartenance à des associations de malfaiteurs. 224 autres dans l'attentat à la pudeur et 98 mineurs dans des stupéfiants et 86 pour destruction et dégradation. Le phénomène de la délinquance juvénile existe beaucoup dans les villes frontalières. L'étude souligne que parmi les régions les plus touchées, dix wilayas viennent en tête durant ces trois dernières années dont Sétif, Oran, Alger, Mila, Tamanrasset, Batna, Mostaganem, Sidi Bel-Abbès et Illizi. En outre, en ce qui concerne les affaires constatées et dont les mineurs sont victimes, il a été recensé 1 942 affaires au cours de l'année 2010 engendrant 2 086 victimes avec une hausse de 29 affaires par rapport à 2009 qui a enregistré 1 913 affaires causant 2 069 victimes. Les enquêtes menées par les services de la GN ont fait ressortir que parmi les causes de ce phénomène, on trouve l'abandon de l'enfant à la naissance, la séparation des parents, l'excès d'indulgence ou au contraire la sévérité de la part des parents. Pour les enquêteurs, le divorce peut être considéré comme la perturbation la plus grave qui peut influer sur la formation de la personnalité de l'enfant tout en mettant en exergue le rôle de la famille. “C'est au foyer familial que se forge, dans les années de l'enfance, la structure de la personnalité de l'enfant et les parents jouent un rôle capital dans la formation de sa conscience morale.” L'étude rappelle que le commandement de la GN a créé, en 2005, des cellules spécialisées dites “des cellules de prévention de la délinquance juvénile” à travers les wilayas d'Alger, Oran et Annaba. Les missions sont d'abord à caractère préventif et ensuite à caractère répressif. Elles sont chargées de la détection des comportements à risque, l'intégration sociale des mineurs en danger moral et la constatation des faits criminels commis par/ou sur des mineurs. Elles participent même aux enquêtes.