La déperdition scolaire et la pauvreté constituent les principaux facteurs de ce phénomène social. Plus de 2750 mineurs ont été mis en cause pour avoir commis des actes de violence et autres infractions au cours des 11 premiers mois de l'année 2006, a indiqué, hier, un communiqué rendu public par le commandement de la Gendarmerie nationale. Selon la même source, pas moins de 437, des cas recensés, concernent des coups et blessures volontaires à l'arme blanche et plus de 90 cas sont des atteintes à la pudeur. Aussi, le communiqué de la Gendarmerie nationale a mis en exergue le fait que les transgressions commises par ces personnes, âgées de moins de 19 ans, touchent pratiquement toute sorte de crime et délit. Il a été avancé l‘implication de mineurs dans des vols de voitures, association de malfaiteurs et vols qualifiés, détention et usage de stupéfiants, exportation de carburant, importation de cigarettes, ainsi que dans des affaires liées à la falsification de monnaies et titres et détournement de biens d'autrui par soustraction. Plus grave encore, la Gendarmerie nationale a fait état, pour la même année, de plus de 20 cas de coups et blessures volontaires sur ascendants. Il faut dire que la déperdition scolaire et la pauvreté constituent les principaux facteurs de cette alarmante montée de la délinquance juvénile. Abusant de l'état de dénuement dans lequel vit une partie importante de familles algériennes, les malfaiteurs adultes utilisent, le plus souvent, de jeunes adolescents pour commettre leurs forfaits. Ces criminels font recours à ce procédé dans le but d'échapper à la vigilance des services de sécurité qui ne suspectent pas toujours ces enfants aux allures innocentes. Les bilans successifs de ce même corps de sécurité ont, à maintes reprises, mis en avant l'enrôlement de mineurs dans les réseaux de trafic de drogue, de cigarettes et de carburant dans les zones frontalières. Il y a lieu de dire, également, que cet état de fait est l'une des séquelles de la violence aveugle qu'a vécue le pays pendant plus d'une décennie. Par ailleurs, le communiqué de la gendarmerie a recensé plus de 547 mineurs victimes de violence criminelle dont 15 meurtres, près de 280 ont subi des coups et blessures volontaires à l'arme blanche, 6 cas de viols et 25 enlèvements. La Sûreté nationale avait recensé, de son côté, 139 enfants victimes de kidnapping lors des cinq premiers mois de l'année 2006. Un phénomène, faut-il le souligner, tout à fait nouveau dans la société algérienne où la majorité des cas sont enregistrés en Kabylie et dans la région de Boumerdès. Des statistiques émanant des services de la gendarmerie, affirment qu'entre 2001 et le mois de mars 2006, plus de 9000 mineurs ont été victimes de diverses atteintes sur l'ensemble du territoire national dont 69 ont été tués. Il a été constaté dans les différents bilans de la gendarmerie, l'utilisation récurrente d'armes blanches dans les différents crimes et délits. Un phénomène qui se banalise progressivement au sein de la société en dépit des opérations des services de sécurité procédant, presque systématiquement, à la saisie de gourdins, de couteaux et autres objets de même nature. Des saisies qui n'ont pas donné de résultat car les ventes de ces mêmes armes se font au grand jour dans la quasi-totalité des marchés du pays et même sur les trottoirs et les quais des stations de transport.