Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le ministère de la Défense nationale a tenu à apporter des précisions au sujet de l'utlisation de l'expression la “grande muette” utilisée encore par certains titres de la presse nationale, dont nous reproduisons ci-dessous dans son intégralité. “Jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale, les armées de plusieurs pays étaient privées du droit de vote et d'expression. C'est dans ces conditions d'isolement et de manque de communication vis-à-vis de la société qu'est apparu, dans le langage des médias, le qualificatif de «Grande muette». Après cette date, le monde a subi de profondes mutations et les militaires recouvrent leur droit de vote et d'expression. Cette formule, qui devait donc perdre sa raison d'être, demeure toujours reprise par certains médias. Dans ce sillage, certains journalistes algériens, par volonté de se distinguer ou par insouciance du lexique, emploient parfois cette formule pour parler de l'Armée nationale populaire, qui n'a pourtant rien d'une «grande muette». Il en est pour preuve la grande ouverture aux médias et aux citoyens entreprise par l'institution militaire, dans le cadre de sa modernisation, en oeuvrant continuellement à consolider les liens de confiance, de solidarité et de cohésion entre l'Armée nationale populaire et les citoyens. Une tradition consacrée à travers la médiatisation de l'ensemble de ses activités, la publication de communiqués et de mises au point, quand la situation l'exige, la diffusion de reportages sur les différentes composantes et activités de l'ANP, mais aussi l'organisation de portes ouvertes et de journées d'information, où le citoyen algérien peut s'enquérir de près des structures relevant de l'ANP, ses personnels et son matériel, dans la limite de la loi. Cela étant, l'expression «grande muette», qui ne convient point, est en contradiction avec la réalité de l'Armée nationale populaire, digne héritière de la glorieuse ALN, qui a payé un lourd tribu pour le recouvrement de la souveraineté nationale, l'indépendance de notre pays et l'édification de l'Algérie forte et moderne. Ainsi, il serait plus judicieux, notamment pour ceux ayant du respect et de la considération envers cette institution républicaine, qui s'est distinguée et tient à demeurer aux côtés du citoyen algérien dans toutes circonstances, de nommer l'Armée nationale populaire par son nom, même quand il s'agit de lui adresser des critiques”.