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L'ONU reconnaît l'efficacité des pays du Sahel, dont l'Algérie, dans la lutte antiterroriste Un rapport de mission transmis par Ban ki-Moon au Conseil de sécurité
Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) transmet les conclusions de la mission chargée d'évaluer «la portée des menaces que la crise libyenne fait peser sur la région ainsi que les moyens disponibles aux niveaux national, régional et international pour y faire face». La mission onusienne s'est penchée sur la prolifération d'armes libyennes vers des pays de la région, dont l'Algérie, et le flux de rapatriements dus au conflit armé en Libye. La mission qui s'est rendue dans plusieurs pays de la région a rapporté des détails sur la situation engendrée par la guerre libyenne et les efforts déployés par les pays du champ (Algérie, Mauritanie, Mali et Niger), dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Ce qui ressort, entre autres, de la mission, c'est la reconnaissance des efforts et de la justesse de vue des pays concernés du Cemoc (Comité d'état-major opérationnel) et les mécanismes régionaux mis en place pour la lutte antiterroriste. Il s'agit du Cemoc et de l'UFL (Unité de fusion et de liaison), installés par les quatre pays. Le Cemoc et l'UFL ont, rappelle-t-on, été installés pour coordonner les efforts déployés par les pays du champ, permettant d'établir une stratégie commune et, donc, plus efficace, devant assurer la sécurité dans la bande sahélo-saharienne (qui s'étend sur plus de 8 millions de kilomètres carrés, soit un quart du continent africain). Le rapport qui reconnaît l'efficacité des pays concernés, à travers les mécanismes régionaux cités, insiste sur la capacité des pays du champ à assurer la sécurité et la stabilité dans la bande sahélo-sahélienne qui font face à la prolifération d'armes venant de Libye et différents autres défis liés au terrorisme, boosté, d'ailleurs par la circulation, inquiétante d'un arsenal militaire, souvent, sophistiqué, et la criminalité organisée qui y est liée. Les pays du champ, eux, et comme le recommande l'ONU, et s'en félicite, ne se limitent pas au seul aspect sécuritaire, et partage sa stratégie avec différents intervenants, notamment parmi la société civile. «Au niveau sous-régional, les mesures de lutte contre le terrorisme s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie commune élaborée par l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Le Burkina Faso, le Nigeria et le Tchad seront invités à participer aux prochaines réunions et pourraient rejoindre l es quatre pays dans un proche avenir. La stratégie fixe les modalités et les principes de la coopération sous-régionale dans les domaines de la sécurité et du développement selon quatre niveaux : consultations politiques régulières, coopération militaire (Comité d'état-major opérationnel conjoint), coopération en matière de renseignement (Unité de fusion et de liaison), coopération économique", écrivent les membres de la mission, dans leur rapport. L'Algérie parmi les pays les plus touchés «Si les effets de la crise en Libye se sont fait sentir partout dans le monde, ce sont les pays voisins comme l'Algérie, l'Egypte, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et la Tunisie, qui ont été le plus touchés par les bouleversements qu'elle a provoqués», lit-on dans ce rapport. «En relativement peu de temps, les gouvernements de ces pays, en particulier ceux du Sahel, ont dû faire face à l'afflux de centaines de milliers de rapatriés traumatisés et démunis, et à l'arrivée d'un nombre incalculable d'armes et de munitions dont on ne sait rien si ce n'est qu'elles proviennent de l'arsenal libyen», est-il ajouté dans le même document. «Même si le nombre de rapatriés et les conséquences de leur retour varient d'un pays à l'autre, il ne fait pas de doute que ce phénomène risque d'aggraver encore une situation déjà précaire», avertissent, les membres de la mission. La mission onusienne évoque «l'arrivée d'armes dans la région et la prolifération non seulement de missiles solair et d'explosifs, mais aussi d'armes légères et de petit calibre) la nature et l'ampleur des activités criminelles et terroristes dans ces pays et les initiatives prises au niveau régional pour lutter contre celles-ci, les conséquences pour le secteur de la sécurité ; les capacités opérationnelles du secteur de la sécurité dans chaque pays ; la réforme de la justice ; les mesures supplémentaires à prendre pour supprimer les causes profondes de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition chroniques et remédier à d'autres problème humanitaires ; le chômage des jeunes et l'évaluation des risques de catastrophes». La Mission était également chargée, est-il noté dans le rapport, «d'évaluer les capacités nationales dans ces domaines et de recommander des mesures que l'ONU et l'UA pourraient prendre à l'échelle des pays ou de la région, à court ou long terme, pour appuyer les efforts faits aux niveaux national et sous-régional». Les pays du champ déterminés Ce qui ne pourrait que conforter la conviction que seuls les pays de la région, l'Algérie à leur tête, connaissent les procédés et mode opératoire des terroristes. Ils sont donc capables d'assurer à eux seuls la sécurité et la stabilité dans la région. Les pays extrarégionaux pourraient aider par la logistique et le renseignement, entre autres, dans une vision planétaire de lutte contre le terrorisme, dont le caractère transfrontalier est reconnu par la communauté internationale depuis les attentats du 11 septembre 2001. La mission a constaté que les civils et les personnalités politiques de la région, en particulier, faisaient preuve d'une grande détermination à relever les défis qui se présentaient. Certains pays ont montré, selon la mission, au plus haut niveau, leur volonté politique de résoudre la crise, mobilisant d'importants moyens pour y parvenir. Et d'ajouter que «la mission a constaté que les différents gouvernements étaient bien déterminés à faire face à ces enjeux, en particulier à la menace que représentent Aqmi, Boko Haram et d'autres organisations criminelles, ainsi que la prolifération des armes».