L'Algérie a décidé de fournir des aides humanitaires aux réfugiés maliens ayant fui leur pays vers le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie, a annoncé, hier à Alger, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, cité par l'APS. «Des aides humanitaires seront fournies, vers la fin de cette semaine, aux réfugiés maliens ayant quitté le nord du pays suite aux événements qu'a connus la région», a déclaré M. Messahel à la presse en marge de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale du Burkina Faso, M. Djibrill Bassole, en visite à Alger. De son côté, le président du Croissant-Rouge algérien (CRA), Hadj Hamou Benzeguine, avait indiqué que les aides humanitaires, de 60 à 70 tonnes pour chaque pays, sont composées de produits alimentaires, de bâches et de médicaments. L'Algérie a donné son accord pour permettre à ses aéronefs de transporter, à partir du 2 mars, des aides humanitaires en direction de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger, lesquels ont accueilli chez eux la population malienne ayant fui le conflit armé au nord du Mali, a annoncé, hier à Smara, le président du Croissant-Rouge algérien (CRA). «Nous avons eu l'autorisation pour que des aéronefs transportent, les 2 et 3 mars, des aides humanitaires en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger pour assister la population malienne qui a fui le conflit armé au nord du Mali», a déclaré à la presse M. Benzeguine. Il a précisé que chaque pays recevra deux aéronefs transportant 60 à 70 tonnes d'aide. «Cette aide sera composée de produits alimentaires de base, dont le riz, les pâtes, l'huile, la tomate concentrée, ainsi que le thé et le sucre. Il y aura aussi des bâches et des médicaments», a-t-il fait remarquer. M. Benzeguire a également souligné que deux autres avions seront acheminés vers le Mali pour porter assistance à tous les Touareg qui n'ont pas pu fuir leur pays, soulignant que cette aide est intervenue suite à l'appel lancé par ces pays qui ont accueilli les Maliens. Par ailleurs, M. Messahel a insisté sur la nécessité d'une «solution politique urgente» à la crise au nord du Mali dans le cadre du «respect de l'unité territoriale» de ce pays, plaidant pour des «négociations directes» entre les Maliens, le gouvernement et l'opposition. Une rencontre de concertation s'était tenue à Alger (2-4 février 2012) entre une délégation du gouvernement malien, conduite par le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Soumeylou Boubeye Maiga, et une délégation de l'Alliance démocratique du 23 Mai pour le changement, sous l'égide de la facilitation de l'Accord d'Alger du 4 juillet 2006. Les réfugiés maliens, répartis entre la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et l'Algérie, ont atteint le nombre de 65 000, a indiqué vendredi dernier le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires. Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques de rebelles touareg et des terroristes d'Al Qaïda contre plusieurs localités et objectifs de l'armée dans des localités au nord du pays. Les assauts sont menés par des hommes du Mouvement de libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres rebelles, parmi lesquels des hommes armés venus de Libye.