Les travailleurs du Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS) en sont à leur quatrième jour de grève. Ils reprochent à leur directeur général d'administration (DAG) un ensemble de dépassements (harcèlement moral, faux et usage de faux, falsifications, financements illégaux, violation du code du travail). Selon les grévistes, le DAG aurait «trafiqué la liste des logements qui étaient destinés aux nécessiteux et aux anciens travailleurs au profit de personnes de sa connaissance». Suite à leur débrayage, les représentants de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et de l'Inspection du travail se sont déplacés au siège de l'organisme pour essayer de trouver un arrangement à l'amiable entre les travailleurs et leur responsable. A l'issue d'une réunion entre des membres de l'UGTA et les travailleurs du FNPOS, il a été décidé la suspension provisoire du DAG jusqu'à la tenue d'une conciliation entre les deux parties. Le représentant de l'union locale et de la wilaya de l'UGTA aurait proposé à la section syndicale des travailleurs du FNPOS de régler la situation et de convaincre les travailleurs de rejoindre leurs postes. Ils demandent à la section syndicale du FNPOS d'établir une plateforme de revendications avec leurs employés et de la transmettre à l'UGTA, les menaçant de leur retirer leur casquette syndicale s'ils n'arrivent pas à rétablir l'ordre au sein des employés. Les travailleurs, de leur côté, affirment que c'est un problème interne les concernant avec le DAG, et que leurs représentants syndicaux n'avaient pas à s'en mêler. «Notre seule revendication est le départ du DAG ; c'est tout ce que comporte notre plateforme de revendications», souligne l'un des employés de FNPOS. Pas de négociations Pour ce qui est de l'inspection du travail, une inspectrice de l'organisme serait venue constater les faits et établir un procès-verbal, après quoi elle aurait adressé un message aux travailleurs du FNPOS pour qualifier leur mouvement de contestation d'illégal. «Nous respectons la loi et nous protestons conformément à la réglementation en vigueur sans entraver la procédure», déclarent les travailleurs. Ils ajoutent par ailleurs que l'inspection du travail est de connivence avec le DAG, et qu'à chaque fois qu'ils envoient un fax pour entamer une grève, cette dernière cherche des anomalies dans leur démarche et les dissuade de continuer. Il faut noter que les autres structures syndicales, à savoir la Cnas, la Cnac, la Cacobat et la Casnos soutiennent les travailleurs du FNPOS et leur ont adressé des lettres de soutien. «Ce responsable donne une mauvaise image des institutions publiques et on ne veut plus avoir affaire à lui ; on continuera à débrayer jusqu'à ce qu'il soit définitivement renvoyé par le ministère du Travail», ont souligné les protestataires. Les travailleurs du FNPOS sont catégoriques et comptent continuer leur mouvement si le DAG n'est pas définitivement renvoyé.