La représentation des femmes algériennes en politique progresse, mais très lentement. Pourtant, dans la vie active, le taux est élevé pour la présence de la femme qui s'illustre notamment par «plus de 34% de femmes-cadres dans des postes de responsabilité, 13% dans le secteur de l'éducation et 66% dans celui de la justice. De 1962 aux années 1980, la participation des femmes à la vie politique du pays a été symbolique à cause du parti et de la pensée uniques. Elles ne représentaient que 5% du Conseil constitutif installé au lendemain de l'indépendance. En 1977, le taux de femmes occupant le poste de députée au sein de l'Assemblée populaire nationale ne dépassait guère les 3,9%. L'activité politique féminine doit passer impérativement par l'Union des femmes algériennes (UNFA), créée le 19 janvier 1963. Malgré ce climat de fermeture, les militantes du FLN avaient réussi à se faire une place malgré la modestie des rôles. Elles ont participé dans la sensibilisation des femmes rurales et tenté de combattre l'analphabétisme. Il fallait attendre l'arrivée de Chadli Benjedid pour ouvrir plus de postes importants aux femmes. Sous son mandat, deux femmes seront nommées pour la première fois dans un gouvernement. Mme Zhor Ounissi, ministre des Affaires sociales, sera désignée ensuite à la tête du département de l'éducation. On a confié également un poste de vice-ministre de l'Education à Mme Leïla Tayeb, directrice d'un CEM à Oran. Malgré cela, leur représentativité à l'APN s'est vue réduite. En 1982, seul 1,4% de femmes avaient pu accéder à l'institution parlementaire et elles ne représentaient que 2,4% en 1987. Avec l'ouverture démocratique imposée en 1988, les femmes sont sorties de leur carcan pour occuper le devant de la scène. Et c'est à ce moment-là que l'Algérie a connu la première femme à la tête d'un parti politique : Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs. On note, également, Chalabia Mahdjoubi à la tête du Mouvement de la jeunesse démocratique. Mais lorsqu'il s'agit de présenter des femmes sur leurs listes de candidature aux premiers scrutins libres, les partis qui se disent démocrates ignorent les femmes. Alors que les islamistes se faisaient presque un devoir de faire voter le plus grand nombre d'électrices inscrites, question de calculs, les «démocrates» encourageaient indirectement l'abstention, voire le repli sur soi des femmes. Pour les têtes de liste, ils sont la plupart du temps les responsables locaux de leur parti et ce sont eux-mêmes qui font tout pour évincer les candidates les plus encombrantes. Les législatives de 2002 n'ont pu porter que 26 femmes au poste de députée au niveau de l'APN sur 389 sièges, soit 6,7% du taux global. Au niveau de la deuxième chambre, elles ne sont que 4 femmes face à 140 sénateurs, soit 2,85%. Les écarts restent très grands. Quant à la représentation des femmes dans l'actuelle Assemblée, celle de 2007-2012, elles sont au nombre de 31, soit 7,7% de la composante de l'hémicycle. Pour le Sénat, elles sont 10 femmes sénatrices. Par ailleurs, le département de la ministre déléguée aux Affaires féminines souligne qu'une étude effectuée par ses services a démontré que l'espace réservé à la participation féminine dans la vie politique est de moins de 1%. La représentation de la femme dans les assemblées communales n'est que de 0,77%, soit seulement 2 présidentes d'APC sur tout le territoire national. Cette représentation est de 13,77% dans les assemblées de wilaya. Le taux de 30 à 40% de femmes élues sera-t-il atteint ? La loi organique visant l'élargissement de la participation de la femme aux assemblées élues concerne l'application de l'article 31-bis de la Constitution relatif à la définition des modalités pratiques allant dans le sens du souci du président de la République d'accorder davantage de place à la femme dans les instances élues. L'existence souhaitée de 30 à 40% de femmes élues représentera une «force capable de changer les choses», mais cette existence est non souhaitée puisqu'elle s'est heurtée à une multitude de résistances. Le nouveau texte adopté prévoit un taux de 20% pour la représentativité féminine aux élections de l'APN, lorsque le nombre de sièges est égal à 4, un taux de 30% pour un nombre de sièges égal ou supérieur à 5 et un taux de 50% pour les sièges réservés à la communauté nationale à l'étranger. Concernant les élections des Assemblées populaires de wilaya (APW), un taux de 30% a été retenu pour un nombre de 35, 39, 43 et 47 sièges à pourvoir. Pour les élections des Assemblées populaires communales (APC), un taux de 30% est prévu pour les communes dont la population est supérieure à 20 000 habitants.