Le Front de libération nationale (FLN) entend conserver sa position de première force politique au lendemain des élections législatives du 10 mai. En d'autres termes, si le FLN est en lice pour ce scrutin, c'est dans le seul objectif de le remporter haut la main, a tranché de façon catégorique le SG, Abdelaziz Belkhadem, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à Alger. Si les résultats qui seront issus du prochain rendez-vous des urnes déclassaient le FLN de la position qu'il occupe en ce moment dans l'échiquier politique national, Belkhadem et ses collaborateurs du bureau politique (BP) du parti n'hésiteront pas à rendre le tablier. «Si le FLN ne remporte pas les prochaines élections législatives, aussi bien le SG que les autres membres du bureau politique, tous nous allons remettre notre démission au comité central (CC)», a déclaré hier Abdelaziz Belkhadem. Il expliquera aux représentants des médias, très nombreux à faire le déplacement au siège national du FLN, qu'en termes de préparatifs au prochain scrutin, rien n'est laissé au hasard. «Depuis pratiquement la date du 20 février, le bureau politique du FLN qui se penche sur la préparation des élections s'est engagé dans sa mission de manière ininterrompue au niveau de l'hôtel Le Mouflon d'or d'Alger. Dans ce cadre, nous avons mis en place 16 commissions dont treize d'ordre thématique et trois autres d'évaluation. S'agissant de ces commissions d'évaluation, la première a pour rôle d'évaluer le rendement des députés FLN durant cette sixième législature qui s'achève, la seconde est chargée d'étudier le profil des membres du comité central désirant se porter candidat aux prochaines législatives alors que la troisième et dernière commission d'évaluation se charge de l'examen des dossiers de candidature», a expliqué le conférencier. Belkhadem signale l'installation depuis hier de la cellule nationale du parti chargée de la campagne électorale devant d'entrer en scène à partir du 18 avril. Il dit aussi que «le programme électoral du FLN est déjà prêt autant au plan national qu'au niveau de chaque wilaya. Chacune des wilayas d'Algérie dispose de ses propres spécificités que nous avons prises en considération dans l'objectif d'unifier le discours du FLN lors de la prochaine campagne électorale», renchérit le SG du parti, insistant sur le fait que ni la participation du FFS (Front des forces socialistes) dont il ne manquera pas de se féliciter, ni l'entrée en lice de l'islamiste Abdellah Djaballah qui conduit un nouveau parti, encore moins «l'alliance verte» composée du MSP, du mouvement Ennahdha et du parti El Islah ne sont à même d'ébranler sa certitude de sortir grand vainqueur du prochain scrutin. «Nous n'avons peur de personne», a-t-il lâché. «Je l'ai dit et je le répète, si je ne remporte pas ces élections, je démissionne.» La candidature des ministres FLN encore à l'étude Pour les prochaines élections législatives, le FLN a déjà réuni quelque 3409 candidats dont 702 femmes (20,5%), a en outre révélé hier le SG du parti. Détaillant «ce réservoir de candidats», il dira que parmi ces derniers, quelque 2094 (61,4%) sont des universitaires, 744 candidats (21,8%) ont moins de 40 ans, 66 sont des moudjahidine, 153 sont des fils de chahid et une centaine de candidats issus de la communauté algérienne installée à l'étranger. C'est sur la base de ces 3409 dossiers reçus que le FLN est en passe actuellement de peaufiner ses listes de candidature suivant un ensemble de critères qui, selon Belkhadem, ont trait à la compétence et la popularité de chacun des postulants. A la question de savoir si les ministres FLN seront eux aussi candidats à la prochaine élection, le SG du parti s'est juste contenté de répondre que cette question «n'est pas encore tranchée au sein du bureau politique du FLN», sans plus. Evoquant ses rencontres récentes avec Salah Goudjil, coordinateur du mouvement de redressement et de l'authenticité, Abdelaziz Belkhadem a rejeté d'un revers de main l'idée de listes communes de candidatures qui, selon certaines sources, devaient être établies de concert avec les redresseurs. «Il n'y a pas de listes communes, ni de listes unifiées, il y a juste des listes du FLN et nous allons faire en sorte de présenter les listes les plus attractives possibles», a-t-il expliqué, ajoutant que dans la sélection des candidats, «le FLN est inflexible quand il s'agit du respect de certains paramètres, telles la crédibilité et l'intégrité des candidats». Selon Belkhadem, les contacts qu'il a eus avec Salah Goudjil ont permis d'assainir définitivement le conflit opposant les «redresseurs» à la direction du FLN. «Nous nous sommes entendus sur la nécessité d'unifier nos rangs», a-t-il dit, ajoutant que même les partisans de Ali Benflis, ex-SG du parti, se sont de nouveau réinsérés dans les rangs du parti.
Le SG di FLN conforte Ould Kablia sur l'inscription des militaires Sur un autre volet, et s'agissant de l'inscription des membres de l'institution militaire sur les listes électorales ayant fait l'objet d'une polémique soulevée par la commission de surveillance des législatives (Cnsel), la position du SG du FLN conforte les précisions apportées en ce sens par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Nous sommes pour l'inscription de tous les Algériens en âge de voter sur les listes électorales, qu'il s'agisse de militaires ou de civils, et nous approuvons les propos exprimés par Ould Kablia sur cette question». Au sujet des récentes déclarations de Nicolas Sarkozy qui a indiqué que la France ne peut se repentir d'avoir conduit la guerre d'Algérie, Abdelaziz Belkhadem a tenu à fustiger les harkis dans sa réaction. «On était en guerre et les traîtres, on les considère comme des ennemis», a-t-il dit.