Le mouvement de redressement du FLN mené par Salah Goudjil depuis janvier 2011 et la direction actuelle du parti enclenche un processus de réconciliation. Les deux ailes semblent vouloir resserrer leurs rangs avant le début de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai. Objectif : faire gagner l'ex-parti unique lors de cette compétition. En effet, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, et le chef de file des redresseurs, Salah Goudjil, tentent de dépasser leurs différends pour «sauver leur parti» qui compte rester «la force majoritaire à l'APN». Ils se sont rencontrés le 25 février à l'hôtel Moncada d'Alger. C'est ce que confirme Salah Goudjil, que nous avons contacté hier. «Une deuxième rencontre se tiendra prochainement», précise-t-il, sans toutefois avancer de date. «Belkhadem m'a appelé pour discuter de l'avenir du FLN. Ce que j'ai accepté», explique-t-il. M. Goudjil affirme, dans ce sens, qu'il ignore si l'initiative de M. Belkhadem a été décidée suite à une injonction du président Bouteflika, qui est aussi président d'honneur du FLN. Selon le journal électronique DNA, le secrétaire général du FLN aurait été tancé, jeudi dernier à Oran, par le président Bouteflika qui lui a demandé, par la suite, de prendre attache avec Salah Goudjil en vue d'une réconciliation. «Le président Bouteflika a demandé à Abdelaziz Belkhadem et à Abdelaziz Ziari d'essayer de s'entendre avec Salah Goudjil, qui est un enfant du parti, un vieux maquisard et un homme respectable», écrit DNA en citant un militant du FLN. Selon la même source, le chef de l'Etat aurait même fait part «des pressions subies et des menaces qui pèsent sur le pays». Abdelaziz Belkhadem acceptera-t-il les conditions des redresseurs ? Pour l'instant, précise encore Salah Goudjil, les discussions entamées n'ont pas porté sur les principales revendications du mouvement de redressement. «Ce n'est pas une priorité. Le plus urgent est de mener notre parti aux législatives en rangs unis. La composition du comité central et la restructuration du parti seront des points que nous évoquerons après les élections», souligne-t-il. Ce premier pas vers la réconciliation ne garantit aucunement la fin des dissensions au sein du vieux parti. Salah Goudjil affirme que des listes indépendantes de son aile ont été préparées dans plusieurs wilayas. «Nous nous présenterons aux élections sans le sigle FLN si nos différends ne sont pas réglés avec la direction du parti», prévoit-il.