Djawad Bourkaïb, directeur général de la Sécurité sociale au ministère du Travail, a indiqué hier matin à la Chaîne III de la Radio nationale que les questions soulevées par le conseil de l'ordre sur les conventions avec les médecins ont été largement expliquées, même à travers la presse. Il a expliqué que la concertation a bien eu lieu en 2009 lors de l'élaboration du projet de convention avant qu'il soit proposé en tant que projet de décret. «Cette convention intègre beaucoup d'instruments universels mais, malheureusement, mal compris par le conseil de l'ordre», a-t-il dit, ajoutant que «nous continuerons à apporter des précisions et à expliciter tout le contenu de la convention». L'invité a fait savoir que ce dispositif avance bien puisqu'il est présent dans 48 wilayas, précisant que la wilaya d'Annaba qui a commencé en 2009 connaît le plus faible taux d'adhésion avec 76% de médecins généralistes et de 30% de médecins spécialistes. Les autres wilayas ont connu, par contre, une progression appréciable dans l'application de ce dispositif dont la généralisation n'est intervenue qu'à la fin d'octobre 2011, même si certaines wilayas ne l'ont finalisé qu'en décembre 2011. Il s'agit donc d'un dispositif qui vise l'amélioration de l'accès aux soins pour les consultations et actes médicaux mais également à mettre en place un partenariat avec les médecins. En outre, ce qu'il faut savoir, a-t-il souligné, c'est que le terme d'avilissement utilisé par certains (le tarif de consultation est fixé à 400 DA pour un médecin généraliste et 600 DA pour un spécialiste) ne peut pas être appliqué dans le cas d'espèce de la convention pour la simple raison qu'il faut avoir une référence par rapport à des honoraires fixés par la réglementation et ne pas se fier à des honoraires qui varient d'une wilaya à une autre. C'est un processus évolutif. Il faut savoir que les 400 DA sont majorés de 50% car il y a des incitations financières pour faire arriver cette consultation de généraliste à 600 DA et le spécialiste également avec des incitations arrive dans la majeure partie des cas à 900 DA. Le médicament a coûté 110 milliards DA en 2011 Il s'agit d'incitations financières qui sont accordées quand il y a prescription de médicament fabriqué localement. Il a précisé qu'«il y a plus de 1 200 médicaments qui sont fabriqués localement, y compris des princeps», ajoutant que «quand le médecin inscrit la marque qui est fabriquée en Algérie, il a une incitation de 50% sur le montant de consultation». Il s'agit d'une adhésion volontaire à cette convention et l'exercice en dehors est tout à fait réglementaire, précisant que même les médecins conventionnés auront une activité mixte. Parmi les médecins adhérents, il y a plus de 2100 qui sont adhérents et conventionnés à l'échelle nationale. Effectivement, le dispositif actuellement s'applique aux retraités et leurs ayants droit. Il sera généralisé en 2013, l'année de la généralisation du système du tiers payant dans toutes ses dimensions. A propos des dépenses de la Cnas, M. Bourkaïb a indiqué qu'«on est dans des proportions très acceptables par rapport à la dépense, estimée à 186 milliards DA pour 2011. Le médicament, quant à lui seul, il a eu la part du lion avec 110 milliards DA pour la même période. Le système du tiers payant dans le médicament représente 88% et c'est normal parce qu'on l'a généralisé et tout ça fait qu'il y ait un équilibre grâce à ce programme de réforme avec une progression de la qualité des prestations», a-t-il dit. Il a ajouté qu'il y a près de 7 millions de cartes Chifa qui ont été distribuées au profit de plus de 23 millions de citoyens et plus de 60 millions de factures électroniques ont été également traitées par ce système. Des alternatives thérapeutiques existent et la pénurie a tendance à disparaître En matière de dépenses de santé, l'Algérie est loin des normes internationales. Annuellement, 200 dollars sont dépensés pour les soins d'un Algérien contre 1000 aux Etats-Unis où le système de protection sociale est pourtant très restrictif. D'après M. Bourkaïb, le système du tiers payant sera étendu à l'hémodialyse, à l'appareillage médical, etc. «Bientôt, il y aura un nouveau système d'octroi de lunettes gratuites aux enfants d'âge scolaire et préscolaire. Nous sommes en train d'étendre la couverture sociale et d'améliorer la qualité des prestations», a-t-il affirmé. A propos des ruptures de stocks des médicaments en 2011, il a indiqué que des alternatives thérapeutiques existent et que la pénurie a tendance à disparaître. Concernant les transferts des malades à l'étranger, il a précisé qu'une commission nationale, composée de professeurs de médecine, est chargée de prendre des décisions en la matière. Il a reconnu l'existence de litiges sur les factures avec des organismes français. Un comité mixte algéro-français d'experts se réunira courant mars pour examiner tous les dossiers en contentieux. Il a qualifié de fantaisiste le chiffre de 700 millions d'euros, somme litigieuse qu'aurait revendiquée la partie française. «Le montant varie au fur et à mesure que les justificatifs arrivent à la Cnas. A l'époque, il y avait un montant de 16 millions d'euros pour lesquels la partie française n'avait pas envoyé de justificatifs. Petit à petit, il y a eu règlement de facture», a-t-il précisé. Enfin, M. Bourkaïb a annoncé la baisse des prix des bandelettes de surveillance glycémique pour les diabétiques, de l'ordre de 30%. «Il s'agit d'un travail qui a été fait avec tous les intervenants sur le marché national pour réduire les prix de ces produits consommés d'une manière importante par les diabétiques. Cette baisse va permettre à la Sécurité sociale d'économiser 1,5 milliard de dinars», a-t-il conclu.