Autre nouveauté : tout assuré social pourra s'adresser à n'importe quelle pharmacie d'une même wilaya pour acquérir ses médicaments. Plus de 6,2 millions de cartes Chifa ont été établies et seront activées à compter du 1er août prochain. Les assurés sociaux vont, à partir de cette date, bénéficier des avantages du système du tiers payant sur simple présentation d'une ordonnance et de cette carte au pharmacien. La carte, une fois délivrée, est automatiquement activée. La nouveauté : la “dédomiciliation” au niveau de la wilaya. Autrement dit, tout assuré social pourra s'adresser à n'importe quelle pharmacie d'une même wilaya pour acquérir les médicaments que le médecin lui a prescrits. Or, auparavant, seules les pharmacies d'une circonscription d'un centre de paiement étaient concernées par cette opération. Celle-ci a touché toutes les 48 wilayas. Grâce à cette carte, le malade, faut-il le rappeler, n'a pas à avancer des frais financiers pour obtenir les produits pharmaceutiques. Dès le mois d'octobre prochain, les retraités et leurs ayant droit feront de même pour leurs analyses médicales avec les laboratoires qui, désormais, seront également conventionnés avec la Caisse nationale d'assurance sociale (Cnas). Il faut noter que le montant global de la dépense du médicament coûte à la Cnas dans le cadre du tiers payant (80 %) : plus de 80 milliards de DA. Afin de maîtriser au mieux la dépense du médicament, le directeur de la sécurité sociale au ministère du Travail, M. Djawad Bourkaïb, avoue qu'il faut au préalable encourager davantage l'industrie pharmaceutique locale qui a un effet sur la disponibilité des médicaments, leurs prix et sur l'économie nationale. Pas moins de 120 médicaments essentiels originaux ont connu une tendance baissière importante en matière de prix à la faveur du mécanisme du tarif de référence. Mieux encore, parfois certains produits s'alignent sur ce dernier. Il y a lieu d'ajouter l'autre mesure prise par le gouvernement ayant trait à cette incitation directe de 20 % du tarif du médicament au profit du pharmacien qui délivre des produits pharmaceutiques fabriqués localement au lieu de ceux importés. Le tiers payant coûte 80 milliards de DA Idem pour les médecins conventionnés qui prescrivent des génériques ou des médicaments produits en Algérie. Ceux-ci bénéficieront d'une incitation directe de 20 % à 50 % des montants de leurs consultations. Le conventionnement a reçu l'adhésion de quelque 1 150 médecins répartis sur 33 wilayas pour 130 000 retraités bénéficiaires. Ce système, indique M. Bourkaïb, sera généralisé pour toutes les wilayas dès la fin de l'année 2011. Par ailleurs, les dépenses globales de la santé ont été évaluées, en 2010, à 175 milliards de DA, soit une progression de plus de 10 %. L'achat du médicament, les consultations, les actes médicaux et les analyses médicales seront, donc, assurés dans le cadre du système du tiers payant. Cela sans compter le fonds de réserves de retraite estimé à 146 milliards de DA, alimenté annuellement par 2 % de la fiscalité pétrolière. “Ce fonds doit cumuler davantage de réserves car, les dépenses de la Caisse nationale des retraites dépassent les 300 milliards de DA”, avoue Djawad Bourkaïb.