Le ministre de l'Habitat, Nourredine Moussa, s'est rendu hier dans la localité d'Azazga pour constater les dégâts causés par les glissements de terrain qui se sont produits le week-end dernier dans cette commune, située à 35 km à l'est de Tizi Ouzou, suite aux dernières intempéries. Sur place, les dégâts recensés sont énormes. Une bonne partie de la ville d'Azazga est touchée par les glissements. «Pour le moment, nous ne pouvons que constater les dégâts. Nous allons lancer une étude géotechnique et cartographique de tous les endroits où se sont produits des glissements afin de mettre en place une méthodologie pour gérer cette catastrophe naturelle. Nous allons allouer une enveloppe budgétaire adéquate», affirme le ministre à la presse. Ce dernier a précisé, devant la délicatesse de la tâche, que le ministère de l'Habitat fera appel à des experts étrangers. «En plus des spécialistes nationaux, nous allons faire appel à des experts étrangers pour étudier cette catastrophe et décider par la suite des mesures nécessaires à entreprendre. Toutes les mesures qui s'imposent seront prises», a-t-il dit. Et d'ajouter : «Ce genre de catastrophe arrive dans tous les pays du monde. Heureusement que la localité d'Azazga n'est pas très peuplée, sinon les dégâts auraient été plus importants». Les dégâts engendrés justement sont considérables. Sur les quatorze endroits de glissements de la ville d'Azazga et des villages limitrophes, celui de Zain est le plus touché. Pas moins de 22 familles ont dû quitter leurs domiciles en pleine nuit, vendredi et samedi derniers, à cause des mouvements de terrain. Aucune d'entre elles n'a été recasée pour le moment. Les familles sinistrées sont toujours prises en charge par leurs proches. 68 autres foyers sont recensés à évacuer. Au village Zain, où le ministre s'est rendu, la RN71 est complètement impraticable. Les affaissements on atteint par endroit 4,8 mètres. Devant une grande villa de trois étages emportée par les glissements, le ministre a observé une halte. Les villageois, qui n'arrivent pas à réaliser ce leur arrive sont carrément désemparés. Le réseau AEP est aussi endommagé. Les habitants d'Azazga sont dépourvus d'eau depuis 5 jours. Les réparations prendront plusieurs jours, voire des semaines, estime un élu local. Sur les 920 hectares de périmètre de la ville d'Azazga, une superficie de 440 hectares a été classée zone glissante et de rupture depuis 1974, a expliqué au ministre l'élu APW, Aouedj. Le centre culturel de la ville, un véritable chef-d'œuvre et qui n'est même pas inauguré, n'a pas été épargné par les affaissements. Nourredine Moussa s'est rendu par la suite au village Agouni Guizen. Le chemin communal qui mène vers ce village est complément coupé à la circulation sur plusieurs endroits par les éboulements de terre. La dernière escale du ministre a été le village Ath Bouhini, commune voisine Yakourene. Les dégâts occasionnés dans ce village, situé sur une colline, font craindre le pire car les glissements menacent plusieurs habitations. L'hôte de Yakourene a rassuré les villageois quant à une prise en charge efficace. Le ministre des Travaux publics Amar Ghoul est aussi attendu aujourd'hui dans la région pour s'enquérir de la situation et du phénomène qui a endommagé le réseau routier. Signalons que ce malheur qui a frappé la région d'Azazga n'est pas inédit. Des glissements de terrain ont eu lieu par le passé, notamment en 1954, 1974 et 1985.