L'Italie est "fermement" opposée au paiement de rançons aux groupes terroristes qui retiennent des otages et soutient l'action de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme, a indiqué jeudi à Alger, le ministre italien des Affaires étrangères, M. Giulio Terzi Di Sant'Agata. "L'Italie est fermement opposée au paiement de rançons lors des prises d'otages, ce qui se traduit par un financement direct ou indirect de groupes terroristes ou de crimes organisés", a indiqué M. Di Sant'Agata lors d'une conférence de presse conjointement animée avec son homologue algérien, M. Mourad Medelci. L'Italie considère qu'il est "nécessaire" d'engager une "coopération internationale efficace dans la gestion des questions concernant la prise d'otages par des groupes terroristes", a ajouté M. Di Sant'Agata. Il a ainsi considéré "le rôle de l'Algérie fondamental dans ce défi" (lutte anti-terroriste) et a "apprécié" l'engagement du gouvernement algérien dans ce domaine. "C'est un défi prioritaire pour l'ensemble des pays de la communauté internationale et particulièrement de la Méditerranée", a ajouté le ministre italien. Dans le même sens, le chef de la diplomatie italienne a condamné "sans appel" l'attentat terroriste qui avait ciblé le 3 mars 2012 le groupement territorial de la Gendarmerie nationale à Tamanrasset et a apporté le soutien de son pays à "l'engagement du gouvernement algérien" dans le domaine de la lutte anti-terroriste. "Nous soutenons l'action et les efforts de l'Algérie dans la lutte contre les groupe terroristes Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et le mouvement terroriste de l'Afrique de l'Ouest". M. Di Sant'Agata a, en outre, indiqué avoir évoqué avec M. Medelci le cas des deux ressortissantes italiennes enlevées dans le sud et qui sont actuellement prises en otage. Le ministre italien a souligné "l'exigence primaire" d'assurer la sécurité de ces deux personnes et de "coopérer" avec l'Algérie car, a-t-il dit, le sort de ces deux otages est suivi avec "pression" par le gouvernement et le peuple italiens. A cet effet, il a plaidé pour le "renforcement de la coopération régionale et sous-régionale" dans le domaine sécuritaire, estimant que ce volet a une "dimension importante". Le ministre italien a appelé aussi à "travailler à fond" dans le sillage de la coopération des 5+5 qui est "utile" pour les initiatives de paix et de sécurité. De son côté, M. Medelci a exprimé l'"espoir" de voir les deux ressortissants enlevées récemment retrouver leurs familles respectives, rappelant à cet effet les 14 marins algériens pris en otage par des pirates somaliens et libérés au terme d'une année de souffrance, en janvier dernier. Rappelant aussi que l'Algérie avait assumé "seule" son "devoir" de lutte contre le terrorisme dans années 1990, M. Medelci a fait observer qu'aujourd'hui l'Algérie est en train de mettre cette expérience au service d'autres pays qui la sollicitent. "En dehors de ses frontières, l'Algérie prône une politique régionale car elle ne peut pas lutter toute seule contre le terrorisme", a encore souligné M. Medelci.