La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a appelé les rebelles dans le nord du Mali à déposer les armes et averti qu'elle prendrait "toutes les mesures nécessaires" pour soutenir les autorités de Bamako, selon un communiqué mardi. L'organisation qui compte 15 Etats membres propose aussi un processus de médiation pour mettre fin à la violence meurtrière qui a poussé près de 200.000 habitants à fuir. Ce communiqué est publié à Abuja au retour d'une mission au Mali du président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouedraogo, du 16 au 18 mars. L'organe ouest-africain s'inquiète de la situation humanitaire et sécuritaire "provoquée par les attaques dans le nord du pays par les rebelles du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et par les activités de cellules terroristes présumées". Il appelle "le MNLA à observer immédiatement et de façon inconditionnelle un cessez-le-feu, à déposer leurs armes et à céder aux autorités centrales tous les territoires occupés dans le nord", selon le communiqué. La Cédéao a en outre souligné sa solidarité avec le gouvernement malien, assurant qu'elle prendrait "toutes les mesures nécessaires pour aider le pays à sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale". Elle entend inaugurer dans les jours à venir "un processus de médiation" afin d'amener à la table des négociations toutes les parties prenantes pour trouver une solution à la crise. Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques du MNLA et d'autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi. Le gouvernement malien a accusé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a des bases dans le nord du Mali, de combattre avec le MNLA. Les combats opposant les rebelles touareg à des militaires maliens ont poussé, selon les Nations unies, environ 195.000 personnes à fuir, à l'intérieur du pays mais également vers la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso et d'autres pays de la région.