Le président du parti Ahd 54 s'en est pris hier à la famille révolutionnaire et à toutes les organisations, l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) notamment qui a tenu récemment son congrès, exigeant «un bilan à présenter aux jeunes». «Qu'a donné l'ONM aux Algériens ? La question reste posée et la famille révolutionnaire ne doit pas uniquement être liée aux richesses du pays mais aux principes de Novembre», a-t-il dit lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège du parti à Alger, insistant sur l'écriture de l'histoire. Ali Fawzi Febaïne, qui considère les organisations des moudjahidine, des fils de chouhada entre autres de «comités de soutien» au pouvoir, exige des «bilans». S'agissant du devoir de mémoire réclamé par plusieurs partis à l'occasion du 50e anniversaire de l'Indépendance et du 19 Mars, le fils de la militante nationaliste Fatma Ouzeggane y voit «une politique politicienne», tout en rappelant l'épisode de la loi criminalisant le colonialisme signée par 125 députés mais qui a été «remisée au placard». Il rappellera, comme pour dire que son parti a toujours été à l'avant-garde, qu'il avait créé une association dénommée «Verdict» chargée de défendre les droits des victimes de la torture coloniale et des essais nucléaires français, mais toutes les institution sollicitées (ONM, gouvernement…) et les partis ont refusé d'adhérer à son projet. S'étalant, par ailleurs, sur les élections législatives du 10 mai auxquelles prendra part Ahd 54, le conférencier dira tout de go que le taux de participation sera «très» faible et évoquera une «fraude massive», qui est, selon lui, «une tradition nationale». Il citera pêle-mêle l'inscription des militaires sur les listes électorales et «une justice aux ordres». Pour lui, la commission nationale «politique» de surveillance des élections, que son parti préside, n'a pas les moyens, contrairement à celle composée de magistrats «qui sont payés pour ne rien faire». Pourquoi ne pas se retirer alors des législatives, l'interroge-t-on ? «Ce n'est pas à mon âge que je vais me retirer d'un combat que je mène depuis trente ans», tente-t-il de justifier. Favorable à un financement par l'Etat des campagnes électorales des partis, Fawzi Rebaïne évoquera comme conséquence le «business des listes électorales». Le président de Ahd 54, qui affirme qu'il ne se portera pas candidat aux législatives, s'interroge sur la présence des observateurs internationaux et récusera les assurances des pouvoirs publics quant à la transparence du scrutin, avant d'annoncer le slogan de son parti pour les élections : «50 ans barakat».