Décidément, le conflit entre les militants favorables à la participation aux législatives de 2012 et les opposants à une telle option se poursuit au Front des forces socialistes (FFS) jusqu'à la veille de dépôt des listes de candidatures amplement contestées par la base. C'est donc sous le signe de la contestation que la direction du FFS de Hocine Aït Ahmed devait trancher hier 11 listes touchées par les recours adressés à la direction, apprend-on. «11 recours ont été introduits par les militants de différentes fédérations», nous ont indiqué les mêmes sources. Alors que le verdict devait être rendu hier, la direction du FFS «temporise» et il est fort à parier que des réajustements «importants» toucheront notamment les listes de Kabylie, fief du FFS, et celle d'Alger de laquelle a été évincé l'ex-premier secrétaire, Ahmed Djedaï. «La direction tranchera ce soir (hier, ndlr) sur 6 listes alors que les recours parvenant de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès et Alger seront étudiés demain (aujourd'hui)», a souligné la même voix. Nous apprenons dans le même contexte que «la défection d'Ahmed Djedaï, pressenti pour conduire la liste d'Alger avant que la direction ne confie finalement la tête de liste à Mostefa Bouchachi, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh), d'où il devra démissionner «incessamment», est due, selon une autre source proche du parti, aux «injonctions» d'Aït Ahmed qui aurait selon toute vraisemblance intimé l'ordre à la direction du parti à Alger d'exclure de la candidature tous ceux qui ont déjà occupé le poste de député. Bien avant le dépôt des candidatures, un membre du secrétariat national nous confiait : «Sur la trentaine de wilayas où nous serons présents, la bataille pour les candidatures se jouera en Kabylie et, à un degré moindre, à Alger.» Et le temps lui a donné raison, puisqu'à Tizi Ouzou, où plus de 90 candidatures ont été déposées, la contestation de la base est des plus «visibles». Si la contestation ne concerne pas le tête de liste Rachid Halet, proche collaborateur d'Aït Ahmed, c'est plutôt le choix porté sur l'avocat de la JSK, 3e sur la liste, ainsi que d'autres personnes «étrangères» au parti qui alimente cette colère. Et ce n'est pas le «repêchage» du premier secrétaire sortant, Karim Tabbou, (2e) qui allait ramener le calme. A Béjaïa, la liste conduite par l'enseignant Arezki Derguini est largement contestée par les militants qui «stigmatisent» de nombreux candidats placés en haut de la liste «qui ne remplissent pas les conditions». Ils trouvent anormal qu'un militant de longue date comme Khaled Tazaghart se retrouve relégué à la 5e place «alors qu'il mérite d'être au moins 2e». Même colère à Bouira où Ahmed Batatache, désigné par la commission des candidatures pour piloter la liste, est amplement contesté par la base. A Boumerdès, l'actuel secrétaire national Ali Laskri ne fait pas également l'unanimité. Nous apprenons enfin que plusieurs militants des fédérations de Béjaïa et Tizi Ouzou notamment ont fait le déplacement à Alger pour contester de «vive voix» les choix de la commission. Même des candidats figurant sur les listes font partie des contestataires. Va-t-on alors vers «un remaniement profond» des listes ou à leur simple «réajustement» ? Verdict aujourd'hui.