Prévue dimanche 1er avril, hier, la grève illimitée des praticiens spécialistes de la santé publique a finalement été reportée au 15 avril. Dans ce cadre, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) a tenu, hier, une conférence de presse au niveau du siège national, à la résidence familiale à Hussein Dey, lors de laquelle le président du syndicat Dr Mohamed Yousfi a expliqué que «le conseil national du syndicat, qui s'était réuni samedi, avait décidé de reporter la grève». Ce report a été décidé par les membres du conseil national qui se disent fidèles à la démarche légaliste du syndicat. Ils ont aussi pris acte de la décision de justice rendue à l'encontre du syndicat. Néanmoins, ce n'est que partie remise puisque le conseil national a décidé de déposer un nouveau préavis de grève ouverte pour le 15 avril prochain, d'organiser des sit-in et rassemblements et de saisir par lettre ouverte le président de la République. En session ouverte, le conseil national s'est réuni à Alger, le 31 mars dernier, pour procéder à l'évaluation du mouvement de grève entamé le 20 mars dernier. Dans ce contexte, il a salué la dignité et la responsabilité des praticiens spécialistes qui s'est traduite par la forte mobilisation lors de cette deuxième série de trois jours de grève en dépit de toutes les intimidations, de la désinformation et de la batterie de mesures répressives disproportionnées mises par le ministère de la Santé. Le conseil national dénonce à nouveau la politique de fuite en avant du ministre de la Santé, qui renie publiquement ses engagements et, notamment, à travers ses dernières déclarations, consacre la discrimination en matière d'imposition, réfute l'idée d'une révision du statut particulier promulgué alors que la même procédure est en cours au même moment dans un autre secteur de la Fonction publique (éducation nationale) et occulte tous les autres points des accords signés avec le ministère. De même, il dénonce le recours abusif, et pour la deuxième fois en moins d'un mois, à la justice pour arrêter un mouvement de grève mené pour des revendications légitimes, déniant ainsi au syndicat le droit à la négociation consacré par la loi. Le SNPSSP saisit par lettre ouverte le président de la République Dans cette lettre, il est mentionné que la grève porte sur la même plateforme de revendications, déposée le 19 février dernier, à savoir, amendement du statut particulier, suppression de la discrimination en matière d'imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens spécialistes de santé publique (35%). Il a également ajouté la révision du régime indemnitaire suivant les projets arrêtés conjointement entre le MSPRH et le SNPSSP. La promulgation de l'arrêté interministériel portant organisation du concours de passage du grade de praticien spécialiste assistant au grade de praticien spécialiste principal, qui a été signé depuis octobre 2011. La mise en application des mesures incitatives concernant le service civil, le respect de la réglementation en matière de carte sanitaire pour les services de santé publique et en matière de présence des praticiens spécialistes de santé publique dans les comités médicaux existant déjà ou nouvellement créés ont également été mis sur la plateforme des revendications. Et d'ajouter l'octroi d'un quota national de logements de fonction au profit des praticiens spécialistes de santé publique et facilitation de l'accès aux autres formules de logement. En outre, les membres du conseil national ont dénoncé les tentatives de stigmatisation par la tutelle des cadres dirigeant du syndicat. Ils confirment à ce propos leur soutien plein et entier au bureau exécutif national qui ne fait que gérer les décisions du conseil national, à savoir, décision émanant de la base à travers ses représentants. Le SNPSSP appelle les praticiens spécialistes de santé publique à rester mobilisés et vigilants en prévision de cette échéance, et faire face à toutes les manœuvres de désinformation et d'indemnisation, jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications pour le recouvrement de leurs droits légitimes, la sauvegarde du système national public de santé et une meilleure prise en charge du malade.