Les praticiens spécialistes sont décidés à maintenir la pression. Ainsi dès aujourd'hui et durant 3 jours, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique entre en grève. Cette décision intervient suite à l'échec de la dernière réunion de conciliation avec la tutelle. “Nous avons déposé un préavis de grève la semaine dernière, puis le ministère nous a conviés à une réunion de conciliation qui s'est soldée par un échec. La rencontre n'a duré qu'une demi-heure, signe de mépris de la part de notre tutelle à l'égard du syndicat”, a regretté le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat autonome des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Il a ajouté que “le ministère nous convie à ces rencontres pour se constituer un alibi. Grâce à cela, il pourra prendre l'opinion publique à témoin et nous accuser de refuser le dialogue. Ajouté à cela, c'est une preuve qu'il utilisera devant la justice pour nous condamner”. Le syndicaliste a, également, dénoncé la dernière correspondance du ministre de la Santé envoyée aux directeur centraux. “Le ministre de la Santé nous accuse de faire dans la désinformation”, a-t-il fait savoir. “Le ministre affirme que notre plate-forme de revendications était satisfaite, qu'il nous apporte alors la preuve. À ce jour, le statut n'a pas été révisé et le régime indemnitaire toujours pas instauré. Où est la carte sanitaire ? Le logement de fonction ? Et la suppression de l'imposition ?” s'est-il interrogé. Il a, aussi, nié le fait qu'il existe de nouvelles revendications. “Le ministre affirme que nous avons de nouvelles revendications, nous aimerions bien les voir. Le ministre passe aux menaces et nous accuse de prendre le malade en otage”, a souligné le syndicaliste. “Faire fuir les médecins vers le privé ou vers l'étranger, faire perdurer la pénurie de médicaments, ce n'est pas une prise d'otage des malades ?” a relevé le Dr Yousfi. Face au “mutisme” du ministère, le syndicat va saisir les instances internationales telles que le Bureau international du travail (BIT) pour dénoncer cette situation. Le SNPSSP se bat, entre autres, pour l'amendement du statut particulier, la suppression de la discrimination en matière d'imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et pour les praticiens spécialistes de la santé publique qui est de 35%. Le syndicat revendique, aussi, la révision du régime indemnitaire suivant les projets arrêtés conjointement entre le ministère et le syndicat, ainsi que la promulgation de l'arrêté interministériel portant organisation du concours de passage du grade de praticien spécialiste assistant à celui de praticien spécialiste principal. D S