La révolution des marchés arrive. Le ministère du Commerce compte mettre en place une nouvelle réglementation pour le fonctionnement des différents espaces de vente de divers produits en Algérie. L'annonce a été faite hier matin par M. Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la Régulation des activités et de la réglementation au ministère du Commerce. Le décret exécutif a été signé par le Premier ministre et vise à mettre en place «une nouvelle organisation des activités commerciales du gros, notamment le fonctionnement des marchés de gros, les grandes surfaces ou les hypermarchés, et même les marchés hebdomadaires de voitures et les halles à marée», a dit ce même responsable sur la Chaîne III. Selon M. Aït Abderrahmane, ce nouveau texte vise à organiser davantage les structures commerciales, notamment les marchés de gros de fruits et de légumes, de produits agroalimentaires, des produits industriels de même que les marchés couverts de proximité de détail de fruits et de légumes, les marchés de voitures, et pour la première fois les pêcheries et les poissonneries. L'objectif assaini de cette opération est «l'amélioration des activités commerciales et la mise en place d'un contrôle permanent autant de la qualité que des prix des produits proposés à la vente», dira le même responsable. Ce nouveau texte a été élaboré dans le but de remédier à «la situation critique qui caractérise la gestion, l'organisation, le fonctionnement et l'état général dans lesquels sont exercées les activités au sein des marchés», avait indiqué la semaine dernière lors d'un point de presse M. Aït Abderrahmane, qui a affirmé qu'il s'agit «d'assainir les circuits de distribution» et d'asseoir de nouvelles règles régissant, par exemple, les marchés hebdomadaires de véhicules d'occasion. L'autre nouveauté introduite par ce décret exécutif concerne la possibilité de création de marchés de gros spécialisés tels que les marchés de gros de produits agroalimentaires et ceux dédiés aux produits industriels et de voitures. Détaillant le contenu du nouveau décret exécutif, M. Aït Abderrahmane a expliqué que la nouvelle législation stipule que «les marchés de gros doivent être aménagés en carreaux et/ou locaux qui peuvent faire l'objet de cession ou de location au profit d'opérateurs économiques ayant le statut de personnes physiques ou morales et habilités à effectuer des opérations d'achat et de vente en gros». A ce titre, seuls les mandataires grossistes, les collecteurs livreurs des produits agricoles ainsi que les prestataires de services sont autorisés à effectuer des transactions commerciales au stade du gros, selon ce projet de décret dont l'article 16 stipule que «la gestion des marchés de gros peut être assurée par toute personne physique ou morale de droit public ou de droit privé». Par ailleurs, le texte relève que les marchés couverts de détail doivent être dotés de tous les équipements nécessaires et de toutes les utilités indispensables à leur bon fonctionnement et réunir «toutes les conditions de sécurité, d'hygiène et de salubrité pour les opérateurs et la clientèle» qui doivent être contenus dans le cahier des charges. De plus, il est précisé dans ce même texte les modalités de création des grandes surfaces, notamment les hypermarchés dont l'implantation «est soumise à l'avis préalable des ministres chargés du commerce et de l'intérieur». Des journées d'études seront, d'autre part, organisées par toutes les directions du commerce de wilayas pour vulgariser les dispositions de ce décret une fois publié au journal officiel, a affirmé M. Aït Abderrahmane. Il existe en Algérie 1597 marchés dont 43 dédiés au commerce de gros de fruits et de légumes, 654 de détail et 623 sont des marchés hebdomadaires, mais mal répartis à travers le territoire national, particulièrement pour les marchés de gros pour les produits agricoles frais. «La concentration de ces marchés est au niveau des grands pôles urbains du nord du pays. Et il n'existe pas de marchés de gros dans un certain nombre de wilayas comme Oum El Bouaghi, Tissemsilt, Aïn Defla, Illizi et Bouira», a-t-il relevé, soulignant que les marchés de gros, souvent gérés par les collectivités locales, souffrent de nombreux dysfonctionnements. Le nombre de marchés de gros à travers le territoire national est insuffisant. Le ministère du Commerce table sur l'ouverture de 3000 marchés brassant l'ensemble des activités agricoles, industrielles et de service, d'habillement et d'ameublement.