Le candidat socialiste à la présidentielle française, François Hollande, s'engage à "reconnaître" la responsabilité de la France dans "l'abandon des harkis" s'il est élu en mai, selon un message aux associations de harkis diffusé vendredi. "Si le peuple français m'accorde sa confiance, je m'engage à reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des camps en France", écrit le candidat socialiste. "Au-delà de cette reconnaissance tant espérée et tant attendue, que l'actuel président sortant a refusé d'accomplir", M. Hollande affirme son intention "d'assurer aux harkis et à leurs descendants la reconnaissance de la République". François Hollande s'engage également à donner "sa juste place" à l'histoire des harkis "dans les programmes scolaires" ou les sites mémoriels. "La France du XXIe siècle que je souhaite construire avec tous les Français a besoin d'une mémoire apaisée. Elle a besoin des harkis et de leurs descendants", conclut-il. La reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans l'abandon des harkis est la principale revendication des anciens supplétifs de l'armée française en Algérie et de leurs descendants, une communauté de quelque 500.000 personnes. Le 9 mars, Nicolas Sarkozy avait reconnu devant leurs représentants les "injustices" dont les autorités françaises s'étaient rendues coupables à leur encontre et reconnu que la France avait "une dette" envers eux, sans toutefois parler de "réparation". Au lendemain des accords d'Evian du 18 mars 1962 consacrant le retrait français d'Algérie, 55.000 à 75.000 harkis, selon les historiens, ont été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles. Quelque 60.000 ont été admis sur le territoire français, logés dans des camps de fortune du sud de la France.