Les réformes politiques en Algérie font que le pays "a pris d'une manière irréversible le virage définitif" de la démocratie, a souligné samedi à Alger, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini. "Les réformes politiques et les nouvelles lois et dispositions (adoptées) en Algérie font que le pays a pris, à mon sens, d'une manière irréversible le virage définitif de la démocratie", a indiqué Me Ksentini sur les ondes de la chaîne internationale de la radio algérienne. L'Algérie est "en voie de devenir un Etat démocratique dans toute l'acceptation du terme. Nous sommes arrivés à une étape décisive de notre histoire", a-t-il dit, évoquant les nouvelles lois adoptées, ces deniers mois, telles que la loi électorale et la loi sur les partis politiques. Il a précisé que même si ces réformes sont, quelque part, "insuffisantes et frileuses, elles ne sont pas nécessairement négatives". Il a évoqué, dans ce cadre, la loi sur l'information, estimant qu'"elle est frileuse pour une raison bien simple, qui n'a rien de démagogique, (du fait que) les journalistes n'ont pas été suffisamment consultés". "Ce sont eux (journalistes) qui se sont plaints de cette situation" de cette loi qui les concerne en premier lieu, a-t-il dit, citant également à titre d'exemple le cas des avocats, qui "n'ont également pas été suffisamment consultés". Saluant l'ouverture du champ audiovisuel, qu'il qualifie de "capital" à même de donner à toutes les sensibilités du pays la possibilité de s'exprimer dans un cadre démocratique. Me Ksentini a, toutefois, relevé que cette ouverture "ne se fait pas suffisamment rapidement", car, a-t-il expliqué, ça faisait des mois déjà que les choses ont été décidées", appelant à cet égard, à passer aux actes et ouvrir "réellement" le champ audiovisuel. Evoquant la loi sur les associations, il a souligné la nécessité de trouver la "juste mesure" entre l'ouverture et la fermeture. "Ouvrir d'une manière totale est inadmissible, et fermer également n'est pas convenable", a-t-il dit en substance. Il a mis en relief le rôle "capital" que joue la société civile en matière de démocratie, y compris les associations, les qualifiant de "serviteurs incontestables et incontournable" de la démocratie. Avec leur rôle important dans les rendez-vous électoraux, il a expliqué, à ce propos, que les partis politiques essaient, comme dans tous les pays du monde, de les utiliser. Ce qui est "naturel", a-t-il dit, souhaitant, toutefois, que les choses se fassent "loyalement". "Il faut leur (associations) faire confiance", a-t-il affirmé, appelant l'Etat à leur faciliter le travail et les encourager, pour le travail "considérable" qu'ils accomplissent sur le terrain. Par ailleurs, concernant la situation sanitaire dans le pays, Me Ksentini a déploré "l'insuffisance" d'accès aux soins, faisant état de "carences" dans le secteur, qu'"il faut cerner" et mettre un terme aux insuffisances. Il a estimé, que le secteur de la santé "était beaucoup plus efficace dans les années 1970", en s'interrogeant sur cette "régression", appelant à la prise de mesures pour le sortir de cette situation.