Les commerçants activant au marché de gros de fruits et légumes de Bougara relevant de la wilaya de Blida, au nombre de 411, ont repris leur activité, hier, a indiqué un responsable du secteur des marchés de gros joint au téléphone. Cependant, les prix des fruits et légumes, qui connaissent une flambée sans précédent, enregistreront encore une nouvelle hausse jusqu'à la fin du mois en cours. Selon M. Boulenouar, chargé de communication de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), contacté hier, «le prix de la pomme de terre va connaître une baisse de 40%, elle sera cédée entre 50 et 60 DA le kilo à partir de la fin du mois et début mai». Pour lui, «la grève des commerçants activant au marché de gros des fruits et légumes de Bougara n'est qu'un facteur parmi d'autres qui ont poussé à la hausse des prix de ces derniers. Il y a le manque de production qui est estimé à 40%, la présence du marché noir et du commerce informel. La multiplication des intermédiaires et des marges bénéficiaires y participent grandement. Et enfin l'absence de marché de proximité». «Les commerçants de Bougara sont pénalisés par les charges qui augmentent régulièrement. Ils font face à une concurrence déloyale des grossistes informels qui bloquent les accès aux structures marchandes. Ces vendeurs informels ne sont même pas inquiétés ni par les contrôleurs ni par les services de sécurité. Après le blocage de toute activité au marché de Bougara à travers une grève ouverte qui a causé une hausse de plus de 50% des prix des légumes et des fruits, les prix auront tendance à baisser, notamment vers la fin du mois d'avril». Notre interlocuteur précise que ce sont là les principaux facteurs qui ont déclenché «l'augmentation de la tarification de la pomme de terre». La baisse à venir des prix, a-t-il souligné, est liée à la production des quantités importantes à Mostaganem, Relizane, Aïn Defla, Tipasa et Alger. Le prix de la pomme de terre passera de 120 DA à 50 ou 60 DA le kilo. Par ailleurs, il a révélé «qu'une réunion a eu lieu hier à Sétif portant sur le gel de toutes les grèves prévues avant les législatives pour assurer la stabilité des prix des produits alimentaires et l'approvisionnement et pour éviter que cette variation des prix ne soit exploitée par les partis politiques». La reprise de l'activité s'est faite sur la base des clauses de l'ancien cahier des charges De son côté, le responsable du marché de gros de la wilaya de Blida a indiqué que la décision des commerçants de reprendre leur activité, après une grève qui aura duré près de 10 jours, intervient à l'issue d'une réunion tenue dans la matinée de jeudi dernier au siège de la daïra de Bougara entre le chef de daïra, le président de l'APC et des membres du comité du marché. Lors de cette rencontre, a-t-il ajouté, il a été convenu que la reprise de l'activité des commerçants se fasse en vertu des clauses de l'ancien cahier des charges qui stipule, notamment, que «le prix de location du carreau est de 2500 dinars en lieu et place du nouveau cahier des charges qui fixe ce montant à 15 000 dinars». Le chef de daïra de Bougara a proposé, lors de la réunion, de céder la gestion de cette aire commerciale à «l'ancien gérant» dont le mandat a expiré la semaine dernière, et ce, pour une période de trois mois, dans l'attente, a-t-il ajouté, de la révision du nouveau cahier des charges que les commerçants avaient rejeté. Le chef de daïra a, en outre, appelé à la mise en place d'une entreprise publique chargée de la gestion des marchés de gros. La décision des commerçants du marché de Bougara de reprendre leur activité devrait dissuader leurs homologues du marché de Boufarik, ayant déposé un préavis de grève en solidarité avec eux, de recourir à la grève, sachant que le gérant du marché de Bougara gère aussi le marché de Boufarik. De son côté, le directeur général du marché de gros de la wilaya d'Alger, joint hier au téléphone, a indiqué que «la situation a été maîtrisée au niveau de la capitale et aucune grève à Alger n'a eu lieu précisant que même celle de Bougara a été gelée depuis hier matin et que les activités des commerçants se sont bien déroulées». Pour rappel, les commerçants du marché de gros des fruits et légumes de Bougara avaient entamé une «grève illimitée» depuis la semaine dernière réclamant la gestion de cet espace commercial, actuellement géré par une entreprise privée, par une entreprise publique. Le secrétaire de wilaya de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) avait déclaré, mardi dernier, dans ce cadre, que la revendication des commerçants fait suite «aux dépassements et à l'anarchie caractérisant actuellement ce marché». Il a évoqué, à cet égard, «l'absence d'hygiène», et «l'insécurité», tout en relevant que ce marché de gros a, récemment, fait l'objet d'une opération d'extension et d'aménagement. Au moins 6000 tonnes de marchandises y sont traitées mensuellement.