Après une absence de la scène politique depuis 2005, l'ex-premier secrétaire national du FFS, Ahmed Djeddaï, est intervenu hier matin sur les ondes de la radio locale de Tizi Ouzou, lors de l'émission hebdomadaire «Tizi-Forum». Il est longuement revenu sur la décision de la participation de son parti aux prochaines joutes électorales. «Les garanties de déroulement dans la transparence des prochaines élections législatives ne sont pas réelles pour le moment. Au FFS nous sommes conscients qu'il y aura fraude, mais toutes les éventualités ne sont pas à écarter. Nous allons prendre la décision adéquate au moment opportun. S'il y a fraude massive, l'option de retrait du FFS de ce scrutin n'est pas à écarter», a déclaré Ahmed Djedaï. Ce dernier a fait rappeler que le président du parti, Hocine Aït Ahmed, s'est retiré de la présidentielle de 1999 avec cinq autres candidats, quelques heures seulement avant le rendez-vous électoral, à cause justement de la menace d'une «fraude à grande échelle qui se préparait», au profit du candidat Abdelaziz Bouteflika. L'orateur a fait savoir que «même la présence des observateurs étrangers aux prochaines élections n'est pas suffisante pour garantir une crédibilité et une transparence totale des élections». Dans le même sillage, le représentant de plus vieux parti de l'opposition en Algérie a réclamé une fois de plus au ministère de l'Intérieur d'adopter le système du bulletin unique qui garantira à ces yeux l'honnêteté et la crédibilité du scrutin de mai prochain, alors que le département de Dahou Ould Kablia a décidé d'opter pour un bulletin pour chaque liste électorale. C'est là un autre argument, selon Djeddaï, de la volonté du pouvoir de frauder. Questionné sur les raisons qui ont motivé les militants du FFS à prendre part aux prochaines législatives après avoir boycotté celles de 2002 et de 2007, l'invité de la radio de Tizi Ouzou a précisé que la situation politique a changé au niveau national et international. «Je veux préciser que le FFS n'est ni un allié ni un rallié, ni non plus un sous-traitant du pouvoir. Notre décision est souveraine et elle a été prise après une large consultation de la base militante qui était favorable», dira Djeddaï qui avertira le peuple algérien de la menace d'une probable victoire des islamistes. Il dira à ce propos qu'il «ne faut pas répéter l'erreur des élections législatives de 1991, où le FIS a raflé la majorité. Donc il faut aller voter massivement le 10 mai prochain pour faire barrage aux intégristes. Notre participation est un devoir pour notre pays !» Djeddaï n'a pas raté l'occasion pour tirer quelques flèches acerbes sur l'Alliance «verte» des islamistes. Pas d'alliance avec le PT L'autre argument avancé par Djeddaï est la préservation de l'unité nationale et l'intégrité de la société qui est en danger. «Il ne faut pas laisser le champ aux apprentis sorciers de la politique, faisant allusion aux partisans de l'autonomie de la Kabylie. Tout en reconnaissant que la participation du FFS aux prochaines élections apportera une crédibilité à ces joutes et au pouvoir, l'ex-secrétaire national du FFS justifiera que cette participation, qui a fait couler beaucoup d'encre, «portera la voix de la population et des citoyens laissés pour compte au Parlement». Sur l'éventuelle alliance au Parlement du FFS avec le PT après le 10 mai, Djeddaï a émis un refus catégorique à Louisa Hannoune. «Nous ne sommes pas des sous-traitants de la présidence pour nous allier avec le PT», tranche-t-il. Par ailleurs, le représentant du FFS a indiqué que la prochaine assemblée populaire ne sera pas une constituante. «Le rôle de l'assemblée constituante est d'élaborer une Constitution qui sera soumise à référendum. Après cela, cette assemblée est dissoute. Or, ce n'est pas le cas pour la prochaine composante de l'APN qui se contentera d'apporter quelques amendements superficiels à l'actuelle Constitution et qui continuera à siéger durant cinq ans», fera remarquer Djeddaï. Sur un autre registre, Djeddaï nie avoir été écarté du FFS. «Nous respectons le principe de l'alternance au sein du FFS. C'est vrai, je me suis porté candidat aux prochaines élections, mais mes camarades du parti ont porté leur choix sur Bouchachi que je vais soutenir d'ailleurs», précisa l'orateur. Ce dernier a fait rappeler que le FFS est pour un régime parlementaire.