Le retrait de la course aux élections est une éventualité qui ne traverse même pas l'esprit de la direction du FFS. C'est du moins la conclusion qui pourrait être tirée de la sortie médiatique de son premier secrétaire, hier, en son siège national à Alger. “Nous sommes déterminés à sauver la Kabylie et l'Algérie”, a, en effet, déclaré Ahmed Djeddaï répondant à une rumeur faisant état d'un retrait du FFS à la veille du scrutin. À la question de savoir comment son parti s'y prendra le jour du scrutin au moment où la coordination des archs a rendu public son plan d'empêchement des élections, Djeddaï, serein, affirme que “nous ne répondrons pas à la provocation et nous avons confiance en la population”. Y a-t-il un risque d'affrontements le jours du scrutin ? Djeddaï, qui, décidément, ne porte pas Liberté dans son cœur, réplique sèchement que ce “risque n'existe que dans la tête de certains journaux à l'image de Liberté qui s'auto-intoxique”. Il nie même qu'il y a une quelconque préparation des mécanismes de rejet des élections, alors que la CADC et la CICB ont rendu public les mesures pratiques d'empêchement des élections. Pour autant, Ahmed Djeddaï semble refuser de regarder la réalité en face, se bornant à répéter : “Nous connaissons le terrain.” Le FFS a-t-il reçu des garanties quant à la sécurité des candidats le jour du scrutin ? Djeddaï est resté vague à cette question, en réclamant tout de même que l'Etat assume ses responsabilités, “mais pas dans la répression” prévient-il. Abordant le fameux “enlèvement” de deux jeunes à Béni Douala, le premier secrétaire du FFS demande aux pouvoirs publics de constituer une commission d'enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Une affaire dont il voit “une machination” qu'il s'est gardé d'élucider. Il s'étonne du fait qu'“à chaque fois qu'on veut embraser la Kabylie, ça part de Béni Douala, c'est curieux !”. Revenant sur l'histoire du “deal” avec le pouvoir, Ikhlef Bouaïche, toujours aussi corrosif, affirme que le “deal a été passé entre le pouvoir et ceux qui refusent la réhabilitation du politique et le font avec violence”. Par ailleurs, Djeddaï a démenti l'information distillée, d'après lui, par le RND et le FLN dans les régions du pays faisant état du retrait du FFS, puisque il n'a pas encore placardé ses affiches. “Faux”, répond le responsable du parti d'Aït Ahmed, qui parle plutôt “d'un problème technique” avec l'ANEP qui aurait retardé la conception des affiches.