Le parti d'Aït Ahmed aurait reçu des garanties de Bouteflika. La participation du FFS aux municipales est motivée par les garanties données par la présidence de libérer les détenus du mouvement citoyen dans les prochains jours. Dans une conférence de presse animée, hier, au siège du parti par le premier secrétaire Ahmed Djeddaï, le FFS a annoncé son intention de participer aux élections locales du 10 octobre. Cette participation reste néanmoins conditionnée par des mesures d'apaisement urgentes notamment la libération inconditionnelle de tous les détenus de la dissidence citoyenne, la levée de l'interdiction des marches, l'arrêt des provocations, des agressions et de la répression contre la population, la levée du dispositif sécuritaire d'exception en Kabylie, l'arrêt du harcèlement judiciaire contre les élus et présidents d'APC du FFS et surtout la levée des blocages et des entraves à la réapparition du journal du parti Libre Algérie. Le responsable national du FFS, M.Ahmed Djeddaï, a indiqué que contrairement aux législatives, les municipales sont un enjeu capital dans la région. L'objectif politique du FFS reste donc le devoir impérieux de protéger la population et de suivre les intérêts des Algériens et algériennes à faire barrage aux prédateurs politiques et économiques. M.Djeddaï a expliqué sur ce point que son parti a essayé, durant sa gestion, de préserver la région de la mafia du foncier et ne veut pas que demain les terres de la Kabylie soient dilapidées. Le FFS, souligne le premier secrétaire, est déterminé à préserver la cohésion nationale et ne veut pas que la Ka-bylie soit délibérément et sauvagement enfoncée dans l'aventure, les massacres et le chaos. Djeddaï précise que c'est devant les dangers d'atteinte à l'unité du pays, d'effritement de la cohésion nationale, de «tchétchénisation» de la Kabylie ainsi que du retour des anciens gestionnaires dans la région que le FFS a décidé d'aller aux élections locales. M.Djeddaï a révélé, au cours de la conférence, que son parti a reçu de la part d'un haut responsable de l'Etat l'assurance que les détenus de la Kabylie et même d'ailleurs seront libérés dans quelques jours. Interrogé sur l'identité de ce haut responsable, M.Djeddaï s'est montré intraitable, se contentant d'un simple «no comment». Mais selon certaines indiscrétions, c'est la présidence qui aurait donné les assurances que les détenus seront prochainement libérés. Un émissaire du palais d'El-Mouradia a été dépêché au siège du FFS, jeudi, alors que les membres du conseil national ne s'étaient pas encore prononcés. Cet envoyé spécial, qui s'est présenté en tant que journaliste, avait demandé au responsable du parti les exigences du FFS pour participer aux locales. L'implication de M.Bouteflika dans la décision de participation du FFS aux élections s'est encore précisée quand le premier secrétaire du FFS a clairement indiqué que le Chef du gouvernement M.Ali Benflis n'a pas donné suite à leurs revendications. Le FFS, qui a l'habitude de traiter avec les circuits officiels, a donc choisi la présidence comme option de garantie pour participer aux élections locales, d'autant plus que contrairement à son habitude, le premier secrétaire n'a pas évoqué le terme de fraude électorale. M.Djeddaï a précisé que la libération des détenus n'est pas suffisante pour régler la crise en Kabylie, mais sera à coup sûr un pas positif pour rétablir la paix dans la région. Il ajoute que le FFS pourrait très bien se retirer de la course aux municipales si ses exigences n'étaient pas respectées. Enfin, le premier secrétaire du FFS a précisé que la crise en Kabylie ne sera réglée que quand la paix et la stabilité seront définitivement installées dans le pays.