Située à 30 km à l'est d'Alger, la réserve du lac de Réghaïa représente le dernier vestige des anciens marécages de la Mitidja. La richesse de sa faune et de sa flore est inestimable. Ce coin paradisiaque de la région algéroise mérite plus d'entretien. Au même moment, son exploitation en tant qu'outil touristique écologique est appelée à être intensifiée.Les personnes désirant s'évader du quotidien de «béton» de la capitale ne trouveront pas mieux dans l'Algérois que la réserve du lac de Réghaïa pour se détendre et partager un moment convivial avec la famille ou les amis. Les artistes et les peintres y trouveront sans doute de l'inspiration. La beauté du paysage ne laisserait pas insensible «un empereur». La pureté de l'oxygène vivifie les poumons et la verdure des collines nous réconcilie avec la nature.Administrativement attachée à la direction des forêts, la réserve du lac a été classée en juin 2003 sur la «liste Ramsar des zones humides d'importance internationale». Elle est depuis définie comme une «réserve naturelle». La réserve naturelle du lac de Réghaïa s'étale sur une superficie de 550 ha. A lui seul, le lac s'étale sur 75 ha. Elle représente l'unique écosystème de la contrée algéroise. Le site est un magnifique étang de biodiversité. Le lac est alimenté par les nombreuses sources et oueds de la région, la nappe phréatique, les précipitations et les eaux usées provenant des industries implantées à proximité. La faune est composée de plus de 200 espèces d'oiseaux sédentaires et migrateurs. S'agissant de la flore, elle est constituée de 233 variétés. Une dense végétation d'arbres et d'arbustes entoure le lac. Elle est de surcroît un refuge pour la nidification des diverses espèces aquatiques. Bâti à l'intérieur de la réserve, le centre cynégétique a pour principale mission l'élevage du gibier et le repeuplement de plusieurs espèces, notamment la sarcelle marbrée et la poule sultane. Plusieurs activités sont assurées par les membres de l'administration. Outre la salle d'exposition et le laboratoire, très prochainement un centre de baguage ouvrira ses portes. Des excursions d'établissements scolaires sont organisées pour porter le message et sensibiliser les écoliers sur la préservation de la réserve à l'horizon des futures décennies. Préserver l'écosystème Nous avons constaté de multiples points noirs. La réserve est constamment menacée par les eaux usées et le pompage excessif par les agriculteurs. Ce procédé occasionne un préjudice sans précédent. Car c'est tout l'écosystème qui est menacé. Le comble, l'extraction du sable de la dune, au nord du lac, qui fait office de barrière naturelle entre el bouheïra et la mer Méditerranée. Outre la pollution des eaux du lac, des ordures sont jetées un peu partout autour de la réserve. En plus de cela, le site subit de plein fouet une agression esthétique. Des sinistrés du séisme de 2003 ont bénéficié de logements construits en face du lac, sans toutefois un aménagement digne d'une architecture respectueuse de l'environnement. A cela s'ajoutent les bidonvilles, construits au vu et au su de tout le monde sur le versant ouest du lac. Leurs propriétaires ne demandent qu'à déménager vu le manque de commodités et l'invasion des moustiques après le coucher du soleil. La station d'épuration surplombant le lac est opérationnelle depuis 1997. Le traitement des eaux usées domestiques se fait mécaniquement, tandis que celui des eaux usées industrielles n'est jusqu'à présent pas assuré.La protection de la réserve et de l'environnement en général relève de la responsabilité de tous. Les pouvoirs publics devraient donner la priorité à cette question, au même titre que le développement des infrastructures de base. C'est le consensus du développement durable qui ne demande pas tant de sacrifices. Il requiert juste une meilleure vision futuriste pour le bien-être de notre progéniture.