Dans le cadre du débat lancé par le FCE avec l'ensemble des acteurs de la scène politique sur leur programme économique pour le scrutin du 10 mai, Ahmed Ouyahia a exposé les grandes lignes de son programme, dont l'intégralité sera dévoilée le 15 avril, lors du lancement officiel de la campagne. Ainsi, en ce qui concerne le développement des PME, il assure «ne pas vouloir faire de distinction entre l'entreprise privée et publique» et souhaite une politique d'investissement soutenue. Concernant le partenariat avec les entreprises étrangères, dont le pays est tributaire pour le transfert de technologies, il souhaite un partenariat efficace pour «arriver à remplacer la prédominance des importations par un seul partenariat gagnant-gagnant». Selon lui, l'entreprise est appelée «à se préparer à la compétions avec le monde» et doit, de ce fait, «bénéficier d'une période de transition allant jusqu'à 2020, afin de se préparer à la mise en place de la zone de libre échange avec l'Union européenne, le monde arabe, et l'accession à l'OMC». Aussi, dans ses déclarations, concernant le développement du marché financier national, il ne manquera pas de souligner que «les entreprises privées sont dominées par la culture de l'Eurl (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) qui est une entrave à l'accès au marché financier». Par souci de préserver l'intérêt national, il souhaite permettre l'accès prioritaire de l'entreprise algérienne aux marchés publics afin que ses commandes soient un levier de la croissance». Dans ce sens, il souhaite une plus forte mobilisation du capital public, «en attendant que s'affirme pleinement la culture et les capacités de l'investissement privé». Une vision à long terme M. Ouyahia a aussi détaillé les mesures concernant d'autres secteurs, à savoir l'agriculture, le logement et l'industrie minière qu'il souhaite développer. A titre d'exemple, il détaille ses mesures pour le secteur du tourisme qui passera par «le développement transparent du tourisme chez l'habitant, ainsi que la détaxation de l'activité touristique». En dévoilant l'intitulé de son programme, «Ensemble confortons la cohésion nationale et bâtissons un avenir prospère», le secrétaire général du RND souhaite aussi rassurer les membres du FCE sur sa vision à long terme de l'économie qu'il souhaite tournée vers d'autres secteurs que les hydrocarbures qui est une conception à court terme. A ce sujet, il mentionnera qu'il «s'agit de valoriser le potentiel énergétique national, d'encourager les exportations hors hydrocarbures». Et de souligner, «l'urgence d'une implication collective du monde des affaires afin de réduire la dépendance de l'économie nationale à la rente pétrolière», sinon, avance-t-il, «à ce rythme-là, l'Algérie deviendra un importateur d'hydrocarbure dans 15 ans et un importateur sans ressources dans 30 ans». Enfin, pour appuyer ses propositions et rendre son programme crédible, M. Ouyahia n'a pas dérogé à la règle de faire le bilan de son gouvernement en matière économique qu'il estime positif. Selon lui, «plus de la moitié des propositions inscrites ont été concrétisées». Flattant les membres du FCE, il soulignera que son parti «partage la moitié des 50 propositions du FCE», formulées dans un pacte remis au gouvernement suite à un symposium. La lutte contre l'informel, cheval de bataille Lors de son allocution, le secrétaire général du RND a affirmé que «le développement économique du pays est tributaire de la réalisation d'une victoire collective sur la logique du bazar et des fraudes». Son cheval de bataille devient la lutte contre la fraude, l'informel et le crime économique. Et de préciser que «l'Etat aura moins de chance de relever le défi de la croissance s'il ne s'engage pas dans la bataille de la fraude contre l'informel, s'il ne mobilise pas un consensus national de plus en plus large des forces utiles dans le pays». Sa solution réside dans la constitution d'un front général de l'ensemble des opérateurs économiques et des pouvoirs publics. In fine, sa conclusion c'est que toute la société est victime de ce qu'il a qualifié «d'affaiblissement de la loi devant l'argent sale et sa puissance», et de donner des solutions pour endiguer ce mal qui oppresse la société. Appel à toutes les composantes de la société pour le scrutin du 10 mai En prévision des prochaines élections, le secrétaire national du RND propose de «travailler ensemble pour la préservation d'une Algérie unie dans son territoire et dans son peuple». Dans son programme, il invite le peuple à travailler à «la consolidation de la stabilité et à la cohésion nationale». Faisant allusion au contexte régional qui bouleverse la donne et qui menace le pays, il a condamné fermement la prise d'otages du personnel diplomatique algérien. Enfin, dans son programme, le SG du RND n'a pas omis la communauté nationale à l'étranger qui était jusque-là marginalisée. A cet effet, il lui propose de «contribuer au développement du pays et à la construction d'une Algérie indépendante, stable et forte».