Les Bourses mondiales débutaient hier la nouvelle année sur une note positive, après un cru 2008 cauchemardesque, marqué par une crise économique historique, et malgré des perspectives des plus incertaines pour 2009. Les principales places financières européennes, qui l'an dernier ont enregistré des pertes catastrophiques allant de plus de 30% pour Londres à plus de 42% pour Paris, affichaient en fin de matinée de nettes hausses après la pause des fêtes du Nouvel an. Vers 10h50 GMT, Londres progressait de 1,00%, Paris et Francfort de 1,49%. Les volumes d'échanges demeuraient toutefois limités, de nombreux opérateurs étant encore en congé. «Avec des courtiers qui ne retourneront pas au travail avant lundi, on devrait encore voir des volumes faibles et sans doute un certain degré de volatilité», a prévenu Jimmy Yates de CMC Markets à Londres. En Asie, où les Bourses de Tokyo et Shanghai étaient encore fermées hier, Séoul, Singapour ou Kuala Lumpur ont gagné respectivement 2,93%, 2,17% et 2%. Hong Kong a fini sur un bond de 4,6% dans le sillage de la Bourse de New York mercredi et portée entre autres par une chasse aux bonnes affaires de la part des investisseurs. Wall Street a terminé sur une progression de 1,25%, une année 2008 où le Dow Jones a chuté de près de 34%, sa pire performance depuis 1931. Le marché a dû faire face «à la plus grande crise financière aux Etats-Unis depuis la Grande dépression des années 1930», estime Gina Martin, analyste chez Wachovia Securities à New York. Au total, les Bourses dans le monde ont fondu d'environ 25 000 milliards de dollars, soit 40% du produit intérieur brut mondial, a relevé Lewis Alexander, chef économiste chez Citigroup. Toutefois, les avis ne s'accordent pas forcément sur les perspectives pour 2009. Au vu du cataclysme de 2008, le sentiment à New York est que «l'année prochaine sera forcément meilleure», a estimé un stratégiste de Jefferies. A Paris, nul ne se risquait ces jours-ci à faire de pronostic pour 2009. Tout le monde prévoit une année 2009 à risque pour certains grands investisseurs, tels que les banques et les fonds spéculatifs, mais personne ne sait quels types d'actifs ils devront céder s'ils sont acculés à la faillite, ni pour quels montants. La balle est dans le camp des pouvoirs publics, selon les analystes. Le FMI avait estimé en décembre que la reprise économique mondiale n'interviendrait pas avant «fin 2009 ou début 2010».