La fin du match contre le MC Saïda a été cauchemardesque pour les joueurs de l'USM Alger et leurs accompagnateurs. Hors d'eux par le fait que l'équipe algéroise ait égalisé dans les ultimes instants de la rencontre, des dizaines de supporters du club local ont envahi la pelouse dès le coup de sifflet final de l'arbitre. Ils ont alors fait la chasse à tout ce qui était club algérois ou proche de lui. C'est ainsi que le joueur Nassim Bouchama a été sauvagement agressé et il a été évacué vers l'hôpital. C'est le même sort qui a été réservé à Abdallah Cherchar, secrétaire du club des Rouge et Noir, pris à partie et qui a dû se réfugier dans l'ambulance de la Protection civile où il a été pris en charge pour y être soigné avant d'être lui aussi évacué vers l'hôpital. Il nous dira au téléphone : «Je n'ai jamais vu ça de ma vie.» Selon un proche du club, Abdelkader Laïfaoui aurait été agressé à l'arme blanche. D'autres joueurs de l'USMA comme Benaldjia, Chafaï, Khoualed, Bouazza et Meftah ont trouvé refuge auprès de leurs supporters dans les tribunes. Mustapha Laroussi, un des responsables administratifs de l'équipe algéroise, nous déclarera : «C'est une catastrophe. Nous sommes couverts de sang. On dirait que nous étions en guerre. Pourquoi tant de haine ?» Des journalistes ont été longuement assiégés et menacés. Les deux cameramen du site dzairwebtv.com n'ont dû leur salut qu'au fait de s'être réfugiés dans le commissariat. Des scènes d'hystérie se sont déroulées sur ce terrain de Saïda, tout cela pour un simple match de football. La violence est loin d'être éradiquée et nos stades continuent à être aussi dangereux les uns que les autres à travers tout le territoire national. Finalement, on se demande si tout ce scénario n'était pas prémédité. Pas de caméra dans le stade. Pas de match télévisé. Aucune image à voir. Le massacre de l'USMA à huis clos pouvait se dérouler. Et il a eu lieu. Si c'est ça le football, autant l'interdire. Mais l'interdire à cause de certains énergumènes que l'on peut, du reste, parfaitement cibler ? Non, il faut continuer et lutter contre ces «vandales» qui se croient au-dessus des lois. Lutter également contre d'irresponsables personnes qui tout au long des jours qui précédent un match ne font qu'attiser la haine par des déclarations incendiaires dans les journaux du genre : «Aucune caméra ne rentrera au stade.» Comme si la télévision ou n'importe quel autre organe de presse écrite ou audiovisuelle allait se déplacer à Saïda pour nuire au MCS. Si ce club est dans une mauvaise passe en championnat, ce n'est ni la faute de la presse ni celle de l'USMA. Elle est imputable à une série de résultats tout aussi négatifs les uns que les autres. Le football est ainsi fait. Tu gagnes, tu perds. Si tu es faible et que tu mérites de descendre en Ligue 2, eh bien tu descendras en Ligue 2. C'est la loi du sport.