Le Syndicat national des praticiens de la santé publique reprend le chemin de la protestation. Il appelle à une journée de contestation nationale, le 30 avril, et annonce une grève cyclique de trois jours les 7, 8 et 9 mai. Dans une conférence de presse organisée, hier, au siège du syndicat à Alger, le Dr Lyes Merabet, secrétaire général du SNPSP a déclaré que la décision a été prise à l'unanimité par la base après l'échec des négociations menées avec le ministère de la Santé. «Nous avons opté pour le gel de la grève ouverte en mai 2011, après avoir conclu un deal avec la tutelle, mais qui n'a pas été respecté», a précisé le conférencier, qui regrette que le ministre Djamel Ould Abbas «adopte toujours une politique de la fuite en avant, tout en se déresponsabilisant de ses prérogatives». «Le ministre de la Santé a promis de prendre en charge les doléances socioprofessionnelles de la corporation, mais rien de concret n'a été enregistré. On se retrouve au point de départ et on constate une dégradation des conditions de travail, d'où la décision de renouer avec la protestation qui est notre dernier recours», a tenu à souligner le Dr Merabet. Le choix de la date de la grève n'a rien de message politique, selon lui, ajoutant qu'elle intervient à la fin d'une série de réunions de négociations «non fructueuses» effectuées avec la tutelle et dont la dernière remonte au 18 avril. Les revendications de la corporation sont, selon lui, à l'état stationnaire depuis 2009. Parmi les revendications, il s'agit de la révision du statut particulier, étudié au niveau de la commission ad hoc, mais qui n'a pas pris en considération la classification des chirurgiens dentistes et des pharmaciens de la catégorie 13 à la 15, l'accès automatique au grade supérieur aux praticiens ayant 10 ans d'ancienneté et l'octroi des postes budgétaires pour le 3e grade. Le Dr Merabet regrette également que la revalorisation des primes de contagion et de garde n'aient pas été prises en charge à ce jour. Le dossier en question a été rejeté par la Fonction publique, signale-t-il. Le SG du SNPSP s'est dit «outré» d'une telle situation. Notre patience a des limites. Les revendications du syndicat portent aussi sur la question du logement. «Nous n'avons pas droit au logement social et nous ne pouvons pas non plus nous permettre l'achat d'un appartement dont les prix dépassent le 1 milliard DA», fait savoir M. Merabet, qui estime que les augmentations accordées sont «dérisoires» en comparaison avec celles opérées dans d'autres secteurs de la Fonction publique. Le syndicat compte déposer un préavis de grève demain (dimanche ndlr).