«De plus en plus de généralistes et de chirurgiens-dentistes sont recrutés dans le cadre du préemploi», selon le Dr Merabet. Les blouses blanches reviennent à la charge et menacent de débrayer. Le syndicat de cette corporation, le Snpsp a,officiellement, déposé, hier, un préavis de grève pour faire avancer la plate-forme de ses revendications. La tutelle n'a donc plus que quinze jours pour manifester sa bonne volonté à prendre en charge «concrètement» les doléances des praticiens. L'annonce a été faite, hier, par le Dr Lyès Merabet, secrétaire général du Snpsp, lors d'une conférence de presse animée à Alger. Au cas où leurs revendications ne sont pas satisfaites, les médecins opteront pour un débrayage de trois jours, les 6, 7 et 8 mai prochains. L'opération des blouses blanches risque de se répéter encore à partir du 26 mai prochain si jamais aucune avancée n'est constatée sur leur dossier, prévient le Dr Merabet. Mais, cette fois-ci, la grève prendra une autre forme. Elle sera ouverte. Toutefois, le représentant syndical rassure qu'un service minimum sera assuré. Ces décisions ont été prises à l'issue du conseil extraordinaire du syndicat tenu les 17 et 18 avril derniers à Tipaza, note-t-il. Cette montée au créneau des généralistes intervient, selon lui, après avoir constaté que les revendications exprimées par ce syndicat n'ont pas eu d'écho auprès de la tutelle. Le Snpsp, qui compte une corporation représentant un taux de 40% de praticiens adhérents, regrette que «la situation soit restée en l'état». «Aucune réponse concrète à tous les points figurant sur la plate-forme de revendications n'est apportée par le ministère de la Santé», déplore le conférencier. Le dialogue avec la tutelle a été relancé après la tenue, à Sétif, du conseil national du Snpsp, le 22 novembre 2006, lequel avait fait le point sur une année d'exercice du bureau national, souligne le Dr Merabet. «Il s'agissait de faire aboutir au moins certains points de nos revendications. Cependant, le bilan était tout à fait négatif», réplique-t-il. Le syndicaliste évoque, également, la non-association de son organisation syndicale autour des axes développés dans le cadre des réformes engagées dans le secteur de la santé. Le Snpsp se dit «très préoccupé par cette manière d'agir qui y jette beaucoup de suspicion et d'appréhensions». Le syndicat se bat aussi pour le statut particulier du praticien de la santé publique, l'un des points fortement revendiqués par cette organisation syndicale. Sur ce point, le secrétaire général du Snpsp souligne que «ce dossier n'avance pas». Une commission regroupant des représentants du ministère de la Santé et ceux du Snpsp, chargée, d'une part, de préparer l'avant-projet du statut particulier, et d'étudier tous les points de la plate-forme du Snpsp, d'autre part, avait été, rappelons-le, installée à la suite de la réunion tenue le 28 janvier dernier entre les deux parties. «Cependant, rien n'est fait concrètement sur le terrain. De plus, la grille des salaires ne nous a pas été encore remise», réplique-t-il. Aussi, le Dr Merabet a dénoncé un autre problème, celui du recrutement des médecins généralistes. «De plus en plus de généralistes et de chirurgiens-dentistes sont recrutés dans le cadre du préemploi et touchent 7000DA. C'est humiliant et indécent sauf si nous sommes suffisamment pourvus de généralistes!», rétorque-t-il furieux. Outre la promulgation du statut particulier du praticien, le Snpsp revendique la revalorisation des primes. Il s'agit de primes de garde, de zoning, de documentation, d'encadrement, de contagion, de pénibilité et enfin, de prime d'intervention. Il est, également, demandé la révision du système de rémunération des gardes, le plan de carrière ainsi que la levée des contraintes pour le libre exercice syndical.