Le Forum des chefs d'entreprise s'insurge contre la nouvelle mesure prise par les armateurs étrangers relative au refus de prendre en charge toute opération d'importation ou d'exportation de marchandises en mode FOB (Free On Board), au niveau des ports algériens. Ce qui signifie, en quelque sorte, que c'est à l'acheteur de prendre en charge le transport et les assurances. Dans un communiqué parvenu hier, le FCE se dit inquiet des retombées négatives qu'aura cette mesure sur l'économie nationale. «Les victimes principales qui vont devoir assumer les conséquences néfastes de ces litiges, ce sont avant tout les entreprises algériennes et, à travers elles, les consommateurs algériens et l'économie nationale dans son ensemble», a-t-on précisé, en ajoutant qu'avec cette nouvelle mesure les entreprises seront lourdement pénalisées. «Pour nos entreprises, qui se retrouvent, malgré elles, privées de la possibilité de négocier directement le coût de leur fret et qui seront désormais tenues de supporter des surcoûts financiers supplémentaires injustifiés, c'est leur compétitivité qui sera amoindrie encore une fois, sachant tous les désagréments qu'elles subissent déjà du fait d'un climat des affaires bureaucratique et lourdement contraignant». Le FCE estime, ainsi, que «l'environnement économique des entreprises se complique davantage de jour en jour». Ces entreprises attendaient des progrès sur les questions touchant à l'usage du crédit documentaire, à la couverture du risque de change, à l'installation de bureaux de change ou à la réduction des surcoûts prohibitifs du transport international de leurs marchandises, or «cette nouvelle mesure vient, au contraire, les dépouiller d'un autre instrument de gestion de leurs opérations de commerce extérieur». Expliquant que cette mesure a été prise, en raison «des retards pris sur les transferts en devises de paiements reçus en dinars algériens au titre de prestations effectuées depuis l'année 2010, d'après les signataires du document», le FCE précise que cela aura des retombées négatives directes sur le consommateur. «Les consommateurs finaux auront à endurer les conséquences d'une gestion malencontreuse de notre commerce extérieur. C'est sur eux que se répercuteront, inévitablement, les surcoûts financiers induits par cette nouvelle restriction». Le FCE constate avec regret le silence des autorités algériennes, qui semble avoir «accepté comme avec une résignation coupable, de supporter une augmentation importante des coûts du transport international de ses importations et exportations». Il est encore plus surprenant, ajoute le communiqué, «de constater qu'aucune autorité nationale responsable ne se soit, à ce jour, prononcée publiquement sur une affaire aussi grave et aux conséquences aussi préjudiciables pour l'économie et pour l'image de notre pays».