Le Forum des Chefs d'Entreprises a réagit aux refus des armateurs étrangers de prendre en charge les opérations FOB dans les ports algériens. Dans un communiqué rendu public hier, le FCE, qui a qualifié la situation de «choquante», défend l'entreprise algérienne et le consommateur tout en appelant aux pouvoirs publics afin qu'ils interviennent «rapidement». Il faut savoir que la vente FOB est une vente dans laquelle la livraison des marchandises à lieu sur le navire (Free On Board). Cela signifie que la vente est effective une fois la marchandise chargée sur le bateau, et que c'est à l'acheteur de prendre en charge le transport et les assurances. Le Forum des chefs d'entreprise dit suivre «avec une grande attention» l'information faisant état de la décision prise par des armateurs étrangers de refuser, à compter du 16 avril 2012, de prendre en charge toute opération d'importation ou d'exportation de marchandises en mode FOB au niveau des ports algériens. Le FCE qualifie cette décision de «lourde de conséquences». La mesure a été dictée par les retards pris sur les transferts en devises de paiements reçus en Dinars Algériens au titre de prestations effectuées depuis l'année 2010, explique, dans ce sens, un importateur. Le patronat n'a pas manqué de relever que les victimes principales qui vont devoir assumer les conséquences «néfastes» de ces litiges, ce sont avant tout les entreprises algériennes et, à travers elles, les consommateurs algériens et l'économie nationale dans son ensemble. En effet, le FCE va au-delà des raisons pouvant expliquer la position des différentes parties prenantes dans cette affaire, qu'il s'agisse des administrations nationales compétentes ou des compagnies étrangères impliquées dans le transport maritime avec notre pays. Déplorant la situation des entreprises algériennes, le FCE fait savoir que celles-ci «se retrouvent, malgré elles, privées de la possibilité de négocier directement le coût de leur fret et qu'elles seront désormais tenues de supporter des surcoûts financiers supplémentaires injustifiés». C'est leur compétitivité qui sera amoindrie encore une fois, sachant tous les désagréments qu'elles subissent déjà du fait d'un climat des affaires bureaucratique et lourdement contraignant. La même source relève, dans ce cadre, que, loin de s'améliorer, l'environnement économique des entreprises se complique davantage de jour en jour. Pour les patrons, l'entreprise algérienne attendait des progrès sur les questions touchant à l'usage du crédit documentaire, à la couverture du risque de change, à l'installation de bureaux de change ou à la réduction des surcoûts prohibitifs du transport international de leurs marchandises. Pis encore, cette nouvelle mesure vient dépouiller les opérateurs d'un autre instrument de gestion de leurs opérations de commerce extérieur, ajoute le FCE. S'agissant de l'impact de cette décision sur les citoyens, le FCE souligne que ce sont les consommateurs finaux qui auront à endurer en bout de course les conséquences de ce qu'il qualifie de gestion malencontreuse de notre commerce extérieur. «C'est vers eux que se répercuteront, inévitablement, les surcoûts financiers induits par cette nouvelle restriction». Enfin, pour l'économie nationale, le FCE estime qu'il est «choquant de constater que notre pays semble accepter, comme avec une résignation coupable, de supporter une augmentation importante des coûts du transport international de ses importations et exportations, plutôt que de d'avoir à se prononcer sur les tenants et aboutissants d'un litige survenant dans les relations avec des compagnies étrangères. Il est encore plus surprenant de constater qu'aucune autorité nationale responsable ne se soit, à ce jour, prononcée publiquement sur une affaire aussi grave et aux conséquences aussi préjudiciables pour l'économie et pour l'image de notre pays». In fine, le Forum des chefs d'entreprises en appelle aux pouvoirs publics compétents afin qu'ils interviennent rapidement pour trouver la solution la plus convenable au problème ainsi posé et mettre un terme à cette situation dommageable.