Depuis la mi-décembre 2008, trois agressions contre des personnes ont été commises dans les ruelles de la vieille ville d'Alger. Entre le 10 décembre 2008 et le 1er janvier 2009, trois agressions à main armée ont été commises à la basse-Casbah. Un groupe de trois jeunes ont ainsi créé un climat d'insécurité aux alentours de la mosquée Ketchaoua, en s'en prenant aux passants. Ces jeunes commettent leur forfait avant 6h du matin. Ils prennent pour cible les locataires des dortoirs de la rue cheikh El Qanaï (ex-rue Soudan). Parmi ces pensionnaires se trouvent des gens qui travaillent très tôt la matinée, comme les chauffeurs de bus et les cafetiers. Les victimes se recrutent parmi ces travailleurs, mais la cible de choix demeure les trabendistes. Ces derniers se font délester de leurs marchandises (effets vestimentaires) avant la levée du jour. Le mode opératoire des agresseurs empêche toute possibilité à la personne visée de fuir. En fait, ces jeunes se positionnent à chaque fois devant les entrées des dortoirs : une personne de chaque côté pour empêcher «la proie» de s'esquiver et une troisième chargée de «l'accueil» de la victime. Dans le cas du dortoir El Hammamet, «l'agent d'accueil» se place à l'entrée du siège de la kasma du FLN. Le groupe agit à visage découvert. Comme c'est l'hiver, à 5h30 ou à 6h du matin, il fait encore noir. La personne agressée n'aura pas vraiment la possibilité de reconnaître ses bourreaux. Outre les marchandises des trabendistes, ces derniers s'intéressent à deux autres choses : les portables et l'argent. Ils en trouvent le plus souvent, sous la menace d'une arme blanche. Ils s'intéressent aussi, mais à moindre degré, aux effets vestimentaires. Si le passant porte un effet de mode ou de luxe, il le leur cédera de force. «Les agresseurs sont de retour particulièrement depuis l'Aïd El Kébir. Il est à parier qu'il s'agit de personnes récemment élargies dans le cadre de la grâce présidentielle décrétée à cette occasion», estime un vieux locataire, qui dit avoir entendu, à plusieurs reprises, les disputes qui se déroulaient entre les agresseurs et leurs victimes. Selon d'autres locataires, les jeunes provocateurs ne seraient pas originaires du quartier. La rue cheikh El Qanaï renoue de ce fait avec l'insécurité, après une année d'accalmie.