Condamné à 12 ans de prison ferme en juillet 2011 par le tribunal criminel de la ville de Tizi Ouzou pour complicité dans l'assassinat de Matoub Lounès, Malik Medjnoun sera libéré le 2 mai, selon son avocat Maître Aït Habib, après avoir passé presque 13 ans en prison. Malik Medjnoun n'a pas cessé de clamer son innocence depuis son arrestation, en 1999, par les services de sécurité. C'est après avoir observé une série de grèves de la faim durant son incarcération qu'il a pu voir son procès inscrit l'année dernière par le tribunal de Tizi Ouzou, après plus de 11 ans de détention préventive. Une première dans les annales judiciaires en Algérie et une détention fortement dénoncée d'ailleurs par les défenseurs des droits de l'homme et les ONG internationales. Lors de son procès qui avait duré environ une heure, et en dépit de plusieurs témoignages en sa faveur, Medjnoun avait été condamné, au même titre que son coaccusé, le repenti Chenoui, à 12 ans de prison ferme. Le jour de l'assassinat de Matoub, le 25 juin 1998 à Thala Bounane, à Beni Douala, Medjnoun a affirmé au juge qu'il était resté toute la journée à son travail, dans un restaurant sis rue de la Paix, au centre-ville de Tizi Ouzou. Quant à Chenoui qui a passé 5 ans dans les maquis de Kabylie, il a déclaré au juge n'avoir jamais entendu parler de Medjnoun dans les maquis. Même la mère et la sœur du défunt, Aldjia et Malika Matoub, constituées partie civile, avaient déclaré que Malik Medjnoun n'avait rien à voir ni de près ni de loin avec l'assassinat de Matoub Lounès. Les avocats de Medjnoun, Maîtres Aït Habib et Boubchir comptent organiser une conférence de presse à la fin de cette semaine pour revenir en détail sur cette affaire.