La journée mondiale des travailleurs qui coïncide avec le 1er mai est l'occasion pour les syndicats nationaux et autonomes qui militent pour le respect des droits de l'homme dans la sphère professionnelle de manifester et de faire le bilan de leurs acquis et de ce qui reste à faire. La plupart des syndicats autonomes que nous avons contactés ne font pas partie de la tripartite (patronat-union générale des travailleurs algériens-gouvernement). Au sujet de l'alliance à ce triumvirat, le syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) affirme que c'est l'éternelle question qui se pose au sein de leurs structures. Le secrétaire général du Snapest, Meziane Meriane, ne comprend pas pourquoi les pouvoirs publics refusent leur «candidature» à la tripartite. «Nous sommes pourtant un syndicat reconnu, nous disposons de notre agrément et nous exerçons notre travail dans les normes ; on ne trouve donc pas d'explication à ce refus de la part du gouvernement», nous expliquera-t-il. Ce syndicat qui a d'ailleurs dénoncé cette attitude des pouvoirs publics s'est élevé contre cette décision et a saisi les instances concernées pour marquer leur désaccord avec la décision prise par les pouvoirs publics. Le secrétaire général s'indigne également du fait que même le rôle de statut d'observateur au sein de la tripartite leur ait été refusé et parlera de l'aspect de «façade» du syndicalisme en Algérie. Pour le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé (SNPSSP), ce sont les pouvoirs publics qui émettent des réserves quant à une quelconque adhésion à la tripartite. Ils évoquent même le caractère «craintif» du gouvernement qui serait obligé de répondre favorablement à leurs revendications au cas où la négociation s'ouvrirait. «Le gouvernement a une peur bleue des syndicats qui, s'ils intégraient la tripartie, auraient un droit de regard sur toutes les activités», nous dira Mohamed Yousfi, SG du SNPSSP. Le syndicat national des personnels navigants commerciaux algériens (SNPNCA) met en avant la non-réception d'invitation à la tripartie pour une quelconque adhésion. Il évoque également ses revendications qui ne sont pas encore satisfaites et ne songe pas pour l'instant à s'allier à la tripartite. Nous avons plus urgent pour l'instant et nous sommes préoccupés plutôt par nos doléances qui ne sont pas traitées à l'heure actuelle», nous dira Foudil Bouzourane, SG du SNPNCA. Entre acquis et ce qui reste à faire Le Syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA), qui était en grève la semaine dernière en raison de la non application du protocole d'accord signé entre la direction d'Air Algérie et le syndicat, ne parle pas d'acquis mais plutôt d'«attente». «Il reste beaucoup de points en suspens et pour ça, il faudrait revoir les conditions de travail et les salaires», dira M. Bouzourane, SG du SNPNCA. Pour ce syndicat, la condition pour s'aligner aux normes internationales et survoler les espaces aériens universels, c'est de se conformer au standard mondial. «Les horaires de travail sont largement dépassés, ce qui compromet la sécurité des passagers», avertit-il. Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) a célébré la Journée mondiale du travail avec des acquis et des difficultés. «Nous continuons à subir les entraves et les pressions de la tutelle qui remet perpétuellement en cause le droit de grève qui est consacré par la loi», indique M. Yousfi. Le Syndicat national algérien des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) a, de son côté, salué les acquis et énumère, par contre, des revendications qui n'ont pas été satisfaites. «L'âge de départ à la retraite après 25 ans de service n'a pas encore été obtenu et l'application du nouveau statut des enseignants tarde à voir le jour», rappelle M. Larbi. Depuis presque dix ans que ce syndicat demande la révision de leur statut, ils ont quand même obtenu une hausse des salaires de 5000 DA et la révision de leur régime indemnitaire.