Les praticiens spécialistes de la santé publique montent à nouveau au créneau et dénoncent “le mutisme et le mépris” qu'affiche le ministère de la santé vis-à-vis de leurs doléances. La raison de cette sortie du syndicat est la correspondance du ministère de la santé, datée du 15 septembre, les informant que des commissions seront installées pour discuter des préoccupations du personnel de la santé. “Cette correspondance est un non-événement. Nous discutons avec la tutelle depuis un an et la situation bloque toujours”, regrette le président du syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), Mohamed Yousfi. Lors d'un point de presse tenu hier à Alger, le syndicaliste n'a pas caché sa colère quant à la manière avec laquelle leur tutelle gère les revendications de ce corps. “Nous nous battons depuis deux sans pour la révision du statut promulgué. à ce jour, rien n'est fait”, lâche le Dr Yousfi. Le médecin précise qu'à cause de l'attitude du ministère de la santé, plus de 2 000 praticiens spécialistes ont déserté la santé publique pour le privé ou sont partis à l'étranger et 1 500 ont opté pour une carrière hospitalo-universitaire. Le syndicaliste rappelle que le délai accordé à la tutelle après la grève du mois de mai dernier a expiré fin août. “Nous allons tenir des assemblées générales avant la fin du mois pour décider des démarches à suivre du moment que la tutelle continue à ignorer nos préoccupations”, souligne le président du SNPSSP. Et d'ajouter : “Nous avons été les premiers à demander une révision du statut promulgué et nous ne comprenons pas pourquoi le secteur de l'éducation a bénéficié d'une révision et pas nous.” Le Dr Yousfi précise que “moins de 300 médecins, sur les 8 000 que compte la corporation, ont plus de 20 ans d'expérience. C'est la conséquence directe de la mauvaise gestion du secteur.” Pour ce qui est de la prochaine tripartite, le syndicaliste fait remarquer que “comme de coutume, nous ne sommes pas conviés à participer à la tripartite. Et nous ne comprenons pas les raisons de cette exclusion du moment que le président de la République a clairement instruit les membres du gouvernement de faire participer tous les partenaires sociaux”. “le patronat participe et pas nous. Sommes-nous considérés comme des syndicats autonomes de seconde zone, M. Ouyahia ? De quoi a peur le gouvernement ?” s'interroge-t-il.