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«François Hollande préservera la même politique stratégique dans les relations franco-algériennes» M'hend Berkouk, politologue et spécialiste des questions internationales
Le Temps d'Algérie : Pensez-vous qu'il puisse y avoir des changements positifs dans les relations algéro-françaises après l'élection de François Hollande ? M'hend Berkouk : Le caractère idéologique du nouveau président et ses positions partisanes ne remettent pas en cause la politique internationale stratégique de la France. Depuis la présidence du général de Gaulle, la France avait toujours une préférence pour le Maroc dans ses rapports avec le Maghreb, que ce soit sur le plan économique ou politique. L'arrivée du président François Mitterrand en 1981 avait suscité un grand espoir chez l'élite politique algérienne de l'époque. Mais, après 14 ans de règne de Mitterrand, il s'est avéré qu'il n'était pas différent de l'ex-président Valéry Giscard d'Estaing. Donc, cela m'amène à dire que François Hollande préservera la même politique stratégique dans les relations franco-algériennes. Ces relations seront marquées par des débats passionnés de l'histoire coloniale. On pourrait aussi assister à des débats sur les questions d'investissements et de commerce. Mais on restera toujours dans cette politique de primauté du Maroc dans les relations franco-maghrébines. Le nouveau locataire de l'Elysée avait fait des gestes favorables en faveur de l'Algérie, notamment sa présence en octobre dernier à Paris, lors de la célébration des événements du 17 Octobre 1961 en compagnie des autorités algériennes. Il avait également évoqué la repentance de la France pour ses crimes coloniaux. Peut-on s'attendre à des positions plus courageuses de sa part ? Ce sont des gestes symboliques à la mémoire des martyrs de la liberté. Mais cela ne constitue pas une position nouvelle dans la position française. Car ni François Hollande ni d'ailleurs une autre personnalité politique de la gauche ou de la droite ne peut présenter des excuses au peuple algérien pour les crimes coloniaux. C'est ce manque de sincérité politique de la part des hommes politiques français par rapport à la responsabilité de l'Etat français pour ces crimes coloniaux odieux qui bloque les relations algéro-françaises. Peut-on s'attendre à des relations apaisées et à des perspectives prometteuses pour les deux pays ? On peut effectivement s'attendre à un dialogue et à des mesures de construction de relations de confiance. Mais il n'en demeure pas moins que nous avons des divergences de fond et des visions différentes sur l'écriture de l'histoire et de la souffrance du peuple algérien. Je crois qu'il est de la responsabilité de la France de présenter aujourd'hui la vérité sur son histoire de colonialisme de manière à créer une relation de confiance et durable avec l'Algérie.