Des milliers de personnes ont manifesté, dimanche soir, à l'appel des mouvements et coalitions politiques devant le Conseil du peuple égyptien près de la place Tahrir, au Caire, pour protester contre l'usage par les forces armées de la violence contre les manifestants vendredi sur la place Abbassiya. Les manifestants ont levé des panneaux réclamant la libération de toutes la personnes arrêtées lors de ces évènements, et le jugement «des tueurs des manifestants». Le calme régnait dimanche à Abbassiya, quartier où se trouve le ministère de la Défense, après des affrontements vendredi entre manifestants et soldats qui ont fait 2 morts et le placement samedi en détention pour 15 jours de 300 personnes arrêtées dans le cadre des violences. L'armée au pouvoir en Egypte a décrété un nouveau couvre-feu dans la nuit de dimanche à lundi, pour la troisième soirée consécutive, dans le quartier du ministère de la Défense, théâtre de violences meurtrières pendant la semaine, a rapporté l'agence de presse officielle Mena. Ce couvre-feu est imposé de 23h00 à 06h00 locales (21h00 à 04h00 GMT). D'autres affrontements meurtriers – 9 morts selon les autorités, 20 selon des sources médicales – avaient déjà eu lieu mercredi près du ministère, lorsque des hommes en civil avaient attaqué des manifestants hostiles à l'armée. Ces tensions interviennent à trois semaines de la première élection présidentielle depuis la chute du président Hosni Moubarak en février 2011. Le Conseil suprême des forces armées, qui dirige le pays, a affirmé son engagement à remettre le pouvoir aux civils une fois le président élu. Mais les manifestants l'accusent de chercher à manipuler le scrutin, dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai.