Les résultats des élections législatives ont provoqué l'ire de plusieurs partis politiques. Un grand point d'interrogation s'affiche chez certains adhérents du PT et de l'Alliance verte et la contestation prend de l'ampleur. Une grande agitation a été en effet constatée au niveau du siège du MSP. Une réunion entre les représentants des trois partis constituant l'Alliance pour l'Algérie verte qui regroupe le MSP, Ennahda, El Islah a eu lieu très tôt dans la matinée d'hier, avant l'organisation d'une conférence de presse. Ces partis ont ainsi été les premiers à dénoncer «la fraude organisée». Pour Abderrazak Mokri, de l'Alliance verte, il y a eu «une grande manipulation frauduleuse des résultats réels des élections au niveau des wilayas». Il a menacé, d'ores et déjà, de prendre les mesures nécessaires après concertation. Selon lui, le président de la République est «le seul responsable de ce dérapage». Dans la matinée, des spéculations ont circulé, faisant état du classement de l'Alliance verte à la deuxième position, avec pas moins de 80 à 100 sièges, mais l'espoir est vite déçu. Selon un militant du MSP, «les jeux étaient faits depuis longtemps». Le siège du Front national algérien (FNA) était complètement déserté hier, et aucune réaction n'a filtré. Idem chez le Parti socialiste des travailleurs (PST). Par contre, au FLN, l'euphorie a gagné les militants. Un grand soulagement se lisait sur les visages des présents. Selon eux, ce triomphe était prévisible. «Le chef de file Abdelaziz Belkhadem a fait cavalier seul et a relevé le défi», a dit un militant de la même obédience. Les représentants des médias nationaux et étrangers ont investi les lieux très tôt dans la matinée, soit dès les premières estimations, annonçant que le FLN avait obtenu 193 sièges sur les 462 de la future Assemblée nationale. Des résultats qui ont été revus à la hausse, puisque les résultats officiels font état de 220 sièges. Le RND passe de 34 à 68 sièges Le RND que l'on accuse de fraude a obtenu quant à lui 68 sièges, demeurant ainsi la deuxième force politique du pays. Dans la matinée, les spéculations lui attribuaient uniquement 34 places à l'APN. L'Alliance de l'Algérie verte arrive loin derrière, avec 48 sièges. Merouane Benatallah, membre de la Cnisel, a conforté la position de l'Alliance verte, affirmant que «l'opération de dépouillement et de consolidation des résultats des législatives ne devait pas dépasser 7 heures, alors qu'à 11h hier, des commissions communales n'avaient pas encore finalisé les résultats des élections». Chose qu'il n'estime pas normale. Selon lui, l'administration a fraudé. La Cnisel, à titre de précision, n'a pas été associée au dépouillement. «On est hors champ depuis la fermeture des bureaux de vote. On ne contrôle plus rien. Ce qui se passe est anormal. Nous allons saisir le président de la République et le ministère de l'Intérieur», a encore déclaré M.Benatallah. Du côté du RND, la joie n'est pas au top. Le parti n'a obtenu que 68 sièges, ce qui le classe deuxième après le FLN, qui reste ainsi majoritaire. Bien que soulagés, les adhérents du RND attendent avec impatience les résultats officiels du Conseil constitutionnel. Le Parti des travailleurs se réveille quant à lui sur une vérité amère. Convaincue de rafler la majorité des sièges, Louisa Hanoune faisait triste mine au lendemain du scrutin. Son parti joint sa voix aux autres partis contestataires qui crient à la fraude. Le PT se révolte encore une fois contre les manigances de l'administration, qui a encore prouvé «la manipulation des résultats». Durant la journée du scrutin, Louiza Hanoune a évoqué quelques cas de fraude, mais sans grand impact. Toutefois, le retard dans l'annonce des résultats a remis en question la neutralité et la transparence du déroulement de l'opération de dépouillement.