L'instruction adressée par le président de la République aux instances et autorités concernées par les élections législatives du 17 mai prochain, a trait à des orientations adressées aux institutions administratives et politiques pour "assurer aux partis politiques les moyens de mener leur campagne convenablement", a expliqué jeudi dans une déclaration, le président de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel). Faisant allusion à l'appréhension de certains candidats et autres partis politiques qui redoutent la fraude, M. Bouchaïr pense qu'il n'y aura pas de "fraude dans le cas ou chacun prendra ses responsabilités". Pour M. Bouchaïr il s'agit en premier lieu de l'apport des partis politiques. "Nous avons une loi qui a été modifiée en 2004, avant les élections présidentielles. Elle est tout à fait complète, et tous les partis politiques ne la contestent plus. Maintenant, ils sont tous d'accord pour que cette loi soit appliquée", a-t-il expliqué. "Pour contrôler au mieux les élections, il faut que les partis politiques prennent toutes les dispositions pour désigner leurs représentants dans chaque bureau de vote, et ainsi nous pourrons éviter toute fraude", ajoutera-t-il. En même temps, le président de la Cnisel demande à toutes les formations politiques de "donner des instructions à leurs représentants pour qu'ils restent dans les bureaux de vote du matin et jusqu'à la fin du scrutin et la remise d'une copie du procès-verbal de l'opération de dépouillement". Evoquant le temps de passage des représentants des candidats dans les médias lourds, M. Bouchaïr rappellera que la Cnisel a établi le temps d'intervention mais, ajoute-t-il, "le temps est coupé en unité. Chaque unité est composée de cinq (5) minutes. Les partis ont choisi les unités qui leur reviennent et ils seront présents pour présenter leur programme comme il se doit sans qu'ils ne soient censurés ou contrôlés par n'importe quelle institution". Dans le même registre, il a souligné qu'"en ce qui concerne l'unité, une décision a été prise au niveau de la Cnisel afin que les intervenants puissent définir le temps consacré au sonore, c'est-à-dire le temps imparti au leader pour faire son intervention à la télévision ou à la Radio". Interrogé sur l'anticipation des trois partis de l'alliance présidentielle (FLN-RND et MSP) de leur victoire à ce scrutin, le président de la Cnisel inscrit cela dans le cadre de la campagne électorale en disant "c'est une campagne électorale où tout est permis. Il n'y a que la critique des personnes qui est interdite. Tout intervenant a le droit et la latitude de dire ce qu'il veut surtout en ce qui concerne son programme politique. Si ces partis politiques disent qu'ils vont avoir la majorité, c'est aux autres de le dire aussi, c'est une campagne électorale où tout le monde parle et essaie d'avoir le plus de sièges". L'ancien président du Conseil constitutionnel estime que l'établissement d'une véritable démocratie ne se fait pas uniquement avec des lois, car explique-t-il : "Il faut une volonté de toutes les parties concernées, y compris les partis politiques et l'administration. C'est dans cet esprit que nous avons demandé que les surveillants des partis politiques fassent une surveillance effective et il faut que les encadreurs désignés par l'administration soient neutres. Il faut qu'ils restent toujours les représentants de l'Etat et non pas d'un parti, d'un pouvoir d'une personne, etc.". M. Saïd Bouchaïr, sans citer le FFS qui dit, "il y a un parti qui a boycotté, je le regrette franchement parce que c'est un très grand parti, c'est un ancien parti, un parti démocratique et qui a une grande assise populaire, j'aurais souhaité qu'il participe aux côtés des autres partis politiques, mais c'est une décision souveraine".