Les travailleurs de plus de 300 résidences universitaires ont observé une grève nationale de 3 jours pour protester contre la dégradation de leur situation socioprofessionnelle. Hier, dernier jour de la grève, une réunion entre les représentants des syndicats grévistes et le SG de l'UGTA s'est déroulée dans l'après-midi au niveau de la centrale syndicale. Les syndicalistes menacent de durcir le mouvement par un appel à un débrayage illimité à partir du 20 mai si le ministère de l'Enseignement supérieur ne répondait pas favorablement à leur plate-forme de revendications. Les protestataires demandent la régularisation des vacataires et l'octroi de postes budgétaires répondant aux besoins de chaque cité universitaire. Durant les trois jours de débrayage, les contestataires n'ont reçu aucune réponse à leurs revendications, qui sont une solution aux travailleurs logés temporairement dans les cités universitaires faute de logement, le droit aux promotions, l'intégration des travailleurs contractuels ayant des diplômes et surtout l'augmentation des salaires qui varient actuellement entre 14 et 18 000 DA, soit une augmentation de 40%. L'abrogation de l'article 87 bis, la promotion de tous les travailleurs ayant 10 ans de travail et la révision de la loi principale des corps communs sont évoquées. Et d'ajouter que les travailleurs des cités universitaires, affiliés à l'UGTA, réclament un rappel de 25% d'augmentation, avec effet rétroactif depuis 2008. A noter que c'est à l'issue d'une réunion de concertation qui a regroupé les différentes sections syndicales affiliées à l'UGTA que la nécessité d'une démonstration de force a été retenue. Le préavis de grève a été déposé au mois d'avril dernier, mais la direction des œuvres universitaires et la tutelle n'ont pas jugé utile de faire baisser la tension et la colère. Leur silence a contraint les travailleurs à passer à l'action dimanche dernier. Le mouvement de grève a été largement suivi à travers toutes les résidences universitaires du territoire national. Selon des syndicalistes rencontrés hier, «le taux de suivi national a atteint les 99%. On a contacté les autorités compétentes à maintes reprises, des PV datés de 2011 font foi, mais sans résultat». Lors de notre virée à la cité universitaire de filles URJF de Ben Aknoun, on nous a indiqué que «le foyer, le resto, l'administration, le nettoyage, les activités culturelles et le service technique sont à l'arrêt, précisant aussi que le service minimum est assuré, à savoir un médecin, un ambulancier et en cas de panne, un électricien et un plombier». Une grève illimitée programmée pour le 20 mai Il est à noter que le vrai problème est que les résidents sont restés sans repas, car les restos étaient fermés. Une situation déplorable dans cette résidence où activent 270 travailleurs. Même constat au niveau de la cité universitaire Taleb-Abderrahmane 1 pour garçons, à Ben Aknoun, et où activent près de 175 employés. «Seules deux prestations n'ont pas été touchées par le mouvement de grève, à savoir la sécurité et la santé, et l'infirmerie», a indiqué le responsable de la section syndicale de cette résidence. L'ensemble des travailleurs de la capitale et des autres wilayas ont souligné que «si aucune réponse favorable n'est donnée, tout en faisant savoir qu'une réunion a eu lieu hier entre les syndicalistes et l'UGTA, une grève illimitée à compter du 20 mai prochain sera lancée».