Les syndicalistes menacent de durcir le mouvement par un appel à un débrayage illimité à partir du 20 mai au cas où le ministère de l'Enseignement supérieur ne répondrait pas favorablement à la plate-forme de revendications. Le secteur de l'enseignement supérieur n'en finit pas avec les perturbations. Après les enseignants, les étudiants, les fonctionnaires des administrations universitaires… c'est au tour des travailleurs de plus de 300 résidences universitaires de monter au créneau. Une grève nationale de trois jours a été lancée dimanche à l'appel du syndicat qui proteste contre la dégradation de la situation socioprofessionnelle des travailleurs. C'est à l'issue d'une réunion de concertation qui a regroupé les différentes sections syndicales affiliées à l'UGTA que la nécessité, voire l'urgence, d'une démonstration de force a été retenue. Un préavis de grève a été déposé, mais la direction des œuvres universitaires et la tutelle n'ont pas jugé opportun de faire baisser la pression et d'éviter le débrayage. Leur sourde oreille a contraint les travailleurs à passer à l'action dimanche. “Le mouvement de grève de trois jours (du 13 au 15 mai) a été largement suivi à travers toutes les résidences universitaires du territoire national”, souligne le responsable de la section syndicale de la cité universitaire de jeunes filles d'El-Alia. Selon A. Douar, “le taux de suivi national a atteint les 99%”, ce qui dénote du profond malaise qui règne au milieu des nombreux travailleurs des résidences universitaires. D'autant que, comme l'explique notre interlocuteur, toutes les sollicitations et autres cris de détresse lancés à maintes reprises en direction des responsables hiérarchiques et la tutelle sont restés sans écho. “Nous n'avons cessé de contacter les autorités compétentes, des PV datés de 2011 font foi, mais sans résultat. Le directeur général de la direction des œuvres universitaires nous a dit qu'il ne pouvait rien faire et que nos revendications dépassaient ses prérogatives, surtout que pour ce qui est de l'augmentation salariale la direction de la Fonction publique a son mot à dire.” Ne sachant plus à quel saint se vouer, les syndicalistes n'avaient d'autre recours que la grève. Une grève qui a touché toutes les prestations fournies aux étudiants dans les campus à savoir la restauration, le nettoiement, les activités culturelles… “Seules deux prestations n'ont pas été touchées par le mouvement de grève à savoir la sécurité et la santé (ambulance et infirmerie)”, précise encore le responsable de la section syndicale de la RU filles d'El-Alia. Et d'avertir que les travailleurs qui sont las des promesses sans lendemain comptent durcir leur action de protestation. “Si aucune réponse favorable n'est donnée, nous lancerons une grève illimitée à compter du 20 mai prochain.” La plate-forme de revendications compte divers points dont entre autres : une augmentation salariale, la révision du régime indemnitaire, l'accès aux logements participatifs, l'octroi de logements sociaux dont le quota des travailleurs, la titularisation des contractuels, l'application du Smig… “Des travailleurs ayant cumulé 32 années de service risquent de partir à la retraite avec un salaire de 14 000 DA ! C'est une honte !” regrette le responsable syndical. M. B