L'université d'Oran est secouée par un scandale d'étudiants inscrits sans avoir obtenu le baccalauréat et d'autres n'ayant pas obtenu des moyennes leur permettant de s'inscrire dans des facultés huppées, à l'instar de celle de la médecine. Mais l'institut qui reste aujourd'hui la principale victime de ces agissements est celui de droit, où pas moins de 8 étudiants n'ayant pas réussi à décrocher le baccalauréat, ont été débusqués. «Aujourd'hui, les services de sécurité se sont saisis du dossier et tout porte à croire qu'un véritable réseau sera démasqué», affirment des sources précisant que l'enquête a été confiée à la Brigade de recherche économique et financière. En effet, tout a commencé quand une banale enquête interne au niveau de la faculté de médecine a permis de dévoiler que des étudiants n'ayant pas obtenu la moyenne minimale requise ont été inscrits et poursuivent leurs études. Ces étudiants, des enfants de responsables locaux, ont bénéficié de facilités lors de l'inscription administrative effectuée au niveau du guichet unique de l'université d'Oran. «Ils ont profité de complicités et de failles du système d'inscription. L'inscription en deux phases leur a permis de passer outre le critère de la moyenne minimale requise. Il leur a suffi de trouver des complicités au niveau de la procédure de l'inscription administrative pour passer sans encombre le premier filtre. «L'inscription pédagogique n'est qu'une simple procédure puisque l'étudiant est censé en principe avoir rempli toutes les conditions et fourni toutes les pièces du dossier administratifs», affirment nos sources. Fort des premiers éléments de l'enquête, le rectorat de l'université d'Oran a ordonné aux instituts relevant de ses compétences de vérifier les dossiers des étudiants qui y sont inscrits. Et c'est là où pas moins de 8 étudiants, de différentes années, ont été débusqués au niveau de la faculté de droit. Parmi eux, figurent des enfants d'un enseignant, avocat connu du barreau d'Oran. Des sources parlent de faits encore plus graves puisque ce dernier aurait permis à ses quatre enfants, non détenteurs du baccalauréat, de s'inscrire à l'institut de droit. «Sa fille aurait même prêté serment lors de la sortie de la dernière promotion d'avocats au barreau d'Oran. Le bâtonnat étudie actuellement l'éventualité de la rayer», notent nos sources. Le recteur de la faculté de droit, qui a confirmé les faits, a indiqué que ses services ont sollicité le listing des lauréats du baccalauréat de l'année 2002 à ce jour. «C'est un travail d'assainissement qui sera réalisé grâce au listing sollicité auprès de l'Office national des examens et concours. Nous n'allons négliger aucune piste», affirment des sources du rectorat qui ont précisé que «deux agents chargés de l'inscription administrative au niveau du guichet ont été suspendus et entendus par les enquêteurs de la police». Ce scandale qui commence à prendre les contours d'une véritable affaire du siècle à l'université d'Oran n'est qu'à ses premières révélations. Des doutes sur même des thèses de doctorat Nos sources n'ont pas manqué de rappeler que des doutes planent même sur l'authenticité de certaines thèses de doctorat. «Certains ont profité de complicités et de failles dans le système administratif chargé de la gestion de la scolarité. Si un étudiant qui ne dispose pas des critères retenus pour une inscription à l'université, parvient à trouver des complicités pour lui faciliter la tâche, le reste n'est qu'un jeu d'enfant pour lui», affirment nos sources qui précisent que le phénomène touche même l'université de la formation continue où on parle d'étudiants inscrits sans disposer d'un niveau terminale. On parle même du cas d'un ancien officier de police, aujourd'hui révoqué, qui aurait trafiqué un certificat de scolarité de troisième année secondaire pour s'inscrire et obtenir une licence de droit. La vente de sujets d'examen, les notes gonflées moyennant des sommes d'argent dénoncées par des étudiants ne sont rien par rapport à un grand scandale qui secoue actuellement l'université d'Oran, un scandale que les responsables de cette structure ont décidé de dévoiler au grand jour, car il y va de leur crédibilité et de la crédibilité même de l'université algérienne.