C'est un véritable coup de filet qu'ont réussi hier les éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) et les forces de sécurité qui ont arrêté hier à Tamanrasset deux terroristes du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique du Nord (Mujao), organisation terroriste qui a enlevé, le 5 avril de l'année en cours, le consul d'Algérie à Gao (ville du nord du Mali) et six autres membres de sa mission diplomatique. Le coup de filet a eu lieu suite à une enquête minutieuse et des opérations de recherches menées suite au vol d'un véhicule de marque Toyota Station, apprenons-nous de source sûre. Le conducteur de la Toyota Station, qui a été agressé par deux terroristes qui l'ont dépossédé de son véhicule, a vite alerté les forces de sécurité qui ont, en un temps très court, commencé l'enquête et les recherches. Des hélicoptères de l'armée ont participé aux recherches, ajoute la source. La région bien bouclée, les deux membres du Mujao ne disposaient que de peu de possibilités d'éviter le filet tissé par les militaires et les forces de sécurité algériens. Les deux terroristes ont été arrêtés hier à Tine Zawatine, au sud de Tamanrasset, nous apprend une source sûre. Les militaires de l'ANP et forces de sécurité algériennes ont retrouvé, à bord de la Toyota Station dans laquelle se trouvaient les deux Maliens, deux fusils d'assaut de type Kalachnikov, deux fusils-mitrailleurs, un pistolet automatique, un téléphone cellulaire Thuraya et des quantités importantes de carburant et de munitions. Les deux membres du Mujao, organisation terroriste dirigée par le Mauritanien Hamada Ould Mohamed Kheirou, s'étaient introduits jusqu'à 80 kilomètres en profondeur dans le territoire algérien, à Tamanrasset, venant du nord du Mali infesté depuis quelque temps par les terroristes de l'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) et le Mujao, selon notre source. Les deux terroristes préparaient-ils des attentats en Algérie ? L'enquête suit son cours et a déjà révélé que les deux membres du Mujao arrêtés hier à Tamanrasset avaient déjà volé plusieurs véhicules de marque Toyota Station sur le sol algérien, et attaqué, en septembre 2011, un bureau d'Algérie Poste dans la même localité, agressant deux agents des P et T et volant la somme de 200 millions de centimes. Pour rappel, c'est en utilisant un véhicule de marque Toyota Station que le Mujao avait perpétré, le 3 mars de l'année en cours, un attentat suicide contre le siège du groupement de la wilaya de Tamanrasset de la Gendarmerie nationale, faisant 23 blessés parmi les gendarmes et les passants. Le général major Ahmed Boustila, commandant de la Gendarmerie nationale avait, peu de temps après, fait le déplacement à Tamanrasset, s'enquérant de l'évolution de l'enquête dont les premiers résultats avaient fait ressortir que l'attentat suicide avait été perpétré par deux kamikazes étrangers. Les deux membres du Mujao, arrêtés hier, préparaient-ils un attentat terroriste comme les deux kamikazes ? L'enquête en cours apportera une réponse à cette question. Il est à rappeler que le Mujao, qui a revendiqué l'enlèvement des diplomates algériens, avait exigé, dans la nuit du 8 au 9 mai en cours, le paiement d'une rançon de 15 millions d'euros et la libération de terroristes détenus, en contrepartie de la libération des sept otages. L'organisation terroriste avait, à la même date, fixé un ultimatum de trente jours pour la satisfaction de ses revendications, faute de quoi elle exécuterait les diplomates pris en otages. Le Mujao avait également menacé de perpétrer de nouveaux attentats contre l'Algérie si les revendications ne sont pas satisfaites. Le mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (qui sévit mystérieusement, en Afrique du Nord), présenté comme dissident de l'Aqmi, avait revendiqué l'enlèvement de trois humanitaires européens en octobre 2011 à Tindouf. L'annonce de la création du Mujao a été faite en décembre de la même année.