Trois hommes portant des cagoules et armés de couteaux se sont introduits, avant-hier, dans le parc communal de Douar-El-Ma, à El Oued, commune relevant de la wilaya d'El Oued et ont ligoté les deux gardiens pour ensuite s'emparer d'un véhicule de marque Toyota Station de l'APC et prendre la fuite, a-t-on appris de source sûre. L'attentat suicide de Tamanrasset du samedi 3 mars étant toujours dans les esprits et vigilance oblige, une alerte a été immédiatement donnée par le Groupement de la wilaya d'El Oued de la Gendarmerie nationale. L'alerte a été donnée aux groupements de toutes les wilayas limitrophes. Une forte mobilisation a été enregistrée, avec déploiement des GGF, SSI et GOMO. Toutes les entrées des villes limitrophes d'El Oued ont été bouclées par les gendarmes. Au bout de deux heures et quarante-cinq minutes de recherches, la Toyota Station volée a été localisée dans le désert, abandonnée par les trois individus mis en cause qui ont pris la fuite à pied. Une course-poursuite a été alors engagée par les gendarmes. La traque menée par des éléments de troupes d'élite de la Gendarmerie nationale a duré des dizaines de minutes, avant qu'ils ne réussissent à capturer l'un des suspects. Les deux autres ont réussi à prendre la fuite, aidés par le relief naturel difficile caractérisant les lieux. Une enquête a été ouverte par la section de recherches de la Gendarmerie nationale d'El Oued afin d'arrêter les deux fugitifs et connaître les raisons du vol. Pour rappel, une Toyota Station transportant 2OO kilogrammes de TNT, conduite par deux kamikazes étrangers, a ciblé le 3 mars en cours le siège du groupement de la wilaya de Tamanrasset de la Gendarmerie nationale, faisant 23 blessés (15 gendarmes, 5 éléments de la Protection civile et trois civils). L'attentat terroriste a été revendiqué par le Mouvement unicité et jihad dans l'Afrique de l'Ouest (MUJAO), présenté comme étant un groupe dissident de l'AQMI. Le vol de véhicules tout-terrains et leur utilisation par les terroristes ne date pas d'aujourd'hui puisque, depuis plusieurs années, de nombreuses sociétés multinationales, activant au sud du pays, ont été victimes d'éléments du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, devenu AQMI) qui les ont dépossédées de leurs 4 X4. Les véhicules volés étaient utilisés dans le transport jusqu'aux frontières avec le Mali et le Niger où ils étaient vendus pour l'achat d'armes et munitions. Les terroristes sont passés à un autre cap avec, cette fois, le bourrage de ces véhicules en matières explosives et leur utilisation dans des attentats suicides.